Le cinéma belge fait une démonstration de force dans les festivals alors que les coproductions mondiales augmentent

Le cinéma belge fait une démonstration de force dans les festivals alors que les coproductions mondiales augmentent

En tant que cinéphile ayant un penchant pour tout ce qui est français et belge, je me trouve totalement captivé par le paysage cinématographique vibrant qui émerge de Belgique. Les récents succès à Cannes et à Venise n’ont fait que renforcer davantage mon admiration pour cette petite mais puissante nation.


En mai, les films belges produits avec la collaboration française ont atteint leur apogée au Festival de Cannes, recevant reconnaissance et éloges tout au long de l’événement. Parmi eux, « Ghost Trail », qui a ouvert la Semaine de la Critique, et « Emilia Pérez », qui a remporté le prix du jury et celui de la meilleure actrice, ont été particulièrement remarquables. Sur les 11 coproductions belges récompensées, huit ont reçu le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, tandis qu’un nombre égal a présenté une forte perspective francophone.

A Venise, les représentants de l’industrie ont continué à démontrer leur force, mettant en avant des productions nationales comme le thriller policier « Maldoror » de Fabrice Du Welz et des projets collaboratifs comme le drame de science-fiction « Planète B » d’Aude Léa Rapin et le documentaire musical « Peaches Goes Bananas » de Marie Losier. Pendant ce temps, les jeunes producteurs ont profité du Lido pour nouer de nouvelles collaborations, en rupture avec les normes conventionnelles.

Selon Jeanne Brunfaut, directrice du Centre du cinéma et de l’audiovisuel de Belgique, qui parle français, ils aspirent à un maximum de diversité. Bien qu’ils collaborent souvent avec d’autres pays francophones, ils visent à inciter leurs producteurs à explorer au-delà de ces frontières, à mieux comprendre les scènes dynamiques d’Amérique latine et de Scandinavie. Ceci dans le but de favoriser des partenariats durables et d’élargir leur sphère d’influence.

Au Venice Production Bridge de cette année, des représentants de la Belgique francophone et du Luxembourg ont partagé la vedette sous la bannière « Le centre d’attraction ». L’équipe belge a mis l’accent sur les perspectives de l’industrie, en invitant 10 producteurs émergents et établis – dont certains étaient à l’origine des récents lauréats de Cannes tels que « The Damned » et « Annette », ainsi que des personnalités clés du cinéma d’animation et du documentaire – à présenter un éventail plus large de films. La puissance créatrice de Bruxelles.

La Belgique est connue pour abriter le premier paradis fiscal européen, ainsi que plusieurs autres incitations publiques bénéfiques. En conséquence, il est devenu un paysage florissant pour les collaborations cinématographiques internationales, en particulier celles ayant une forte conscience sociale.

Dans leur pays d’origine, les cinéastes Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne, connus pour leurs Palmes d’Or, ont collaboré avec d’autres lauréats estimés comme Ken Loach et Cristian Mungiu sur divers projets. Ils ont également soutenu « La plus précieuse des cargaisons » de Michel Hazanavicius à travers leur société de production Les Films du Fleuve. Le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel Belge a favorisé de telles collaborations en offrant un fonds de coproduction de 1,3 million de dollars. Huit films sélectionnés à Cannes cette année ont bénéficié d’une aide financière de ce fonds.

Parallèlement, l’Office du film vise à encourager les cinéastes de la relève en offrant une subvention de production d’une valeur de 166 000 $ aux candidats potentiels qui n’ont pas nécessairement besoin d’un scénario terminé. Ceci est différent du soutien typique aux commandes de films qui nécessite généralement un scénario terminé avant d’être examiné.

Le programme de l’incubateur a donné naissance à plusieurs productions émergentes, permettant à Roue Libre Prods., basée à Namur, de lancer la comédie dégoûtante « Mother Schmuckers » à Sundance. Parallèlement, cela a encouragé Michigan Films, auparavant connu pour ses documentaires, à se lancer dans des longs métrages dramatiques. Cette transition a été exceptionnellement bénéfique, se traduisant par des récompenses consécutives à Cannes pour « Il pleut dans la maison » de Paloma Sermon-Daï en 2023 et « Les Damnés » de Roberto Minervini cette année. En conséquence, Michigan Film a consolidé sa position en tant que force importante de l’industrie cinématographique européenne.

En effet, ces nouveaux horizons transcendent également la scène des festivals. À partir de septembre prochain, le thriller d’action bruxellois « Night Call » sera diffusé dans le pays, suivi d’une première aux États-Unis via Magnet Releasing dans les mois suivants. Le film parvient à capturer un niveau impressionnant de style hollywoodien tout en suscitant un type d’enthousiasme unique – un enthousiasme que l’Office du film vise à favoriser tant au niveau local qu’international.

Brunfaut affirme : « Le cinéma belge est polyvalent. Nous pouvons briller dans le domaine des histoires sociales, nourrir les comédies, les thrillers et les films de genre. L’exploration et la diversification continues sont essentielles. Nos studios d’animation et nos services de post-production jouissent d’une reconnaissance mondiale, et notre expertise technique les prouesses et les visions créatives peuvent ajouter de la profondeur aux projets internationaux. C’est notre identité et elle favorise des collaborations durables.

2024-09-07 22:46