La Russie condamne un « agent étranger » français

La Russie condamne un « agent étranger » français

En tant que fervent défenseur de la liberté d’expression et de la coopération internationale, je trouve profondément troublante la conviction de Laurent Vinatier, professionnel dévoué travaillant pour une organisation humanitaire. La décision du tribunal russe de le condamner à trois ans de prison pour non-enregistrement en tant qu’agent étranger semble disproportionnée, surtout compte tenu de ses nobles intentions.


Laurent Vinatier a plaidé coupable à deux chefs d’accusation

Un tribunal russe a condamné une personne française pour ne pas s’être correctement déclarée comme agent étranger, et elle a été condamnée à une peine de trois ans de prison.

Laurent Vinatier a été conseiller pour la Russie et l’Eurasie pour l’organisation humanitaire « Centre pour le dialogue humanitaire » basée en Suisse. Son travail lui a valu d’être qualifié d’agent étranger par le ministère russe de la Justice, ce qui a abouti à son arrestation en juin.

Lundi, au tribunal de Zamoskvoretsky, Vinatier a partagé des vers du célèbre poète russe Alexandre Pouchkine qu’il avait mémorisés pendant son séjour en prison.

Il a fait remarquer, faisant référence à un vers de « Si la vie vous trompe » de Pouchkine, que l’esprit habite dans le futur, mais que le présent est mélancolique ; tout est éphémère, et ce qui disparaîtra sera délicieux.

On prétend qu’un Français de 47 ans collectait intentionnellement des données concernant des questions militaires et technologiques militaires en Russie, mais il n’a pas respecté l’obligation légale de s’enregistrer en tant qu’agent étranger.

D’après les rapports du FSB, Vinatier aurait rencontré divers analystes politiques, spécialistes des sciences sociales, experts financiers, stratèges militaires et représentants du gouvernement lors de ses fréquents voyages à Moscou. Il a rassemblé des informations qui auraient pu être partagées avec des unités de renseignement étrangères, ce qui aurait pu avoir un impact négatif sur la Russie. Il est intéressant de noter que malgré ces allégations, Vinatier n’a jamais été inculpé d’espionnage.

Finalement, Vinatier a reconnu sa culpabilité pour avoir accumulé des informations et négligé de déposer les documents nécessaires pour un agent étranger, sur une période de plusieurs années.

Initialement, les procureurs avaient proposé une peine de trois ans et trois mois, mais le tribunal a finalement décidé de la condamner à trois ans seulement. Pour l’instant, cette sentence n’a pas été exécutée.

La loi russe sur les agents étrangers de 2012, élargie par la suite, impose l’enregistrement des personnes ou des organisations qui reçoivent des financements de l’extérieur du pays ou qui sont influencées par des entités étrangères. Bien qu’ils puissent encore fonctionner en Russie, ces partis se heurtent à diverses limitations. Le non-respect de cette loi peut entraîner des amendes pouvant aller jusqu’à 5 millions de roubles (55 000 dollars) et une peine de prison pouvant aller jusqu’à six ans.

2024-10-14 22:19