Le producteur de « Wolf Hall » déclare que le coût de réalisation d’un drame britannique a augmenté « de façon exponentielle » à cause des streamers américains : « Cela nous a posé un réel problème »

En tant que cinéphile chevronné ayant été témoin de l’évolution de la télévision britannique au cours des dernières décennies, je dois dire que l’afflux continu de streamers américains sur le marché britannique est en effet une arme à double tranchant. D’une part, cela a apporté de nouveaux investissements et de nouvelles opportunités pour nos créateurs et acteurs talentueux. Cependant, comme le souligne Colin Callender, cela a également fait augmenter considérablement les coûts de production, ce qui rend de plus en plus difficile pour les producteurs britanniques de créer des drames de cette ampleur.

Colin Callender, le producteur de « Wolf Hall : The Mirror and The Light », a attribué l’augmentation des coûts de production de fictions au Royaume-Uni à l’essor des services de streaming américains, affirmant que cette tendance leur posait des défis importants.

Au cours de la dernière décennie, depuis que j’ai contribué à la création de « Wolf Hall », le coût de création de productions dramatiques au Royaume-Uni est monté en flèche. Après un récent aperçu de l’adaptation d’Hilary Mantel, cela est devenu tout à fait clair. Les dépenses ont augmenté à un rythme alarmant et, ironiquement, malgré le battage médiatique selon lequel les investissements américains stimuleraient notre industrie, cela nous a en réalité causé des problèmes. Vous voyez, ces plateformes de streaming offrent des sommes énormes pour les talents, les lieux et d’autres ressources, ce qui met à rude épreuve nos budgets.

Par conséquent, avec des facteurs tels que l’inflation, la hausse du coût de la vie et la montée en flèche des salaires des talents (en partie à cause des plateformes de streaming), créer des productions d’une telle ampleur est devenu incroyablement difficile pour les sociétés de production britanniques.

Callender est directeur général de Playground Entertainment, une société connue pour produire des séries télévisées telles que « Wolf Hall » et « All Creatures Great & Small ».

2015 a vu le début de la première saison de « Wolf Hall », une série télévisée inspirée des deux premiers romans de la trilogie de Mantel relatant Thomas Cromwell, le conseiller d’Henri VIII. Mark Rylance a interprété Cromwell, tandis que Damien Lewis a endossé le rôle d’Henri VIII. Claire Foy a incarné Anne Boleyn, la seconde épouse d’Henry, qui a connu une fin sombre – littéralement parlant – à la fin de la première saison.

Cinq ans après le décès de Mantel en 2022, elle a publié son dernier ouvrage, intitulé « The Mirror and The Light ». L’adaptation cinématographique a connu des retards supplémentaires en raison de facteurs tels que la pandémie de COVID-19, les horaires chargés des acteurs et les lieux – plusieurs bâtiments Tudor authentiques – qui ne pouvaient être filmés qu’en basse saison lorsqu’ils étaient fermés aux touristes.

Peter Kozminski, le réalisateur de la première saison, devrait à nouveau s’associer au scénariste Peter Straughan, ainsi qu’à plusieurs visages familiers parmi le casting, tels que Lewis et Rylance.

En tant que critique de cinéma, je dois admettre que l’absence de l’apport inestimable d’Hilary Mantel suite à sa disparition tragique a indéniablement entravé notre processus créatif lors de la production de la troisième saison. Ses contributions significatives à la première saison et à l’adaptation scénique ont en effet été l’une des principales raisons du retard dans l’achèvement du troisième livre.

Je crois moi-même fermement que, de son vivant, elle a été sans précédent en tant que plus grand écrivain de langue anglaise. Actuellement, nous donnons vie à son œuvre finale à l’écran, une tâche qui a eu un poids considérable. Pour moi, c’était une mission profondément personnelle de m’assurer de ne pas être à la hauteur de ses attentes.

Le troisième livre, ainsi que sa série, détaille la transformation de Cromwell d’un courtisan favorisé à un ennemi de l’État, un récit que le réalisateur Kozminski a qualifié de « récit de déclin progressif et de plongée dans les ténèbres ».

Kozminski a également discuté de la nouvelle inclusion d’acteurs d’horizons divers cette saison, car le premier volet de la série n’avait qu’un casting blanc. « Nous n’avons pas fait cela dans la première série », a déclaré le réalisateur, exprimant sa joie face au changement. « Je suis ravi que nous ayons pu y parvenir [maintenant] », a-t-il ajouté. L’intention était de recruter les acteurs les plus talentueux pour le spectacle.

Il est clair que les personnages joués par Damian et Jonathan dans la série ne partagent pas une forte ressemblance physique avec des personnages historiques comme Henry VIII ou le cardinal Wolsey. Bien que Damian possède de nombreuses qualités admirables, il ne présente pas une ressemblance frappante avec Henri VIII, pas plus que Jonathan Pryce avec le cardinal Wolsey.

Au cours de la séance de questions-réponses, Lewis a ouvertement avoué qu’il avait utilisé du rembourrage pour se donner une apparence plus complète au cours de la série en cours. Interrogé sur sa vision du portrait d’Henry dans la prochaine adaptation, Lewis a déclaré avec désinvolture: « Je veux qu’il soit gros. » L’acteur a révélé qu’il portait une impressionnante combinaison en mousse, qui non seulement le gardait au chaud dans le climat froid britannique pendant le tournage sur place, mais ajoutait également à la présence physique imposante d’Henry. Lewis a décrit le monarque du XVIe siècle comme à la fois physiquement redoutable et psychologiquement imprévisible.

Interrogé sur son expérience la plus poignante pendant le tournage, Lewis a partagé qu’il s’agissait de la scène représentant le mariage d’Henry avec Jane Seymour (interprété par Kate Phillips) et une autre où elle décède après l’accouchement. Il a déclaré: « Ce fut une journée chargée d’émotion lorsqu’elle est partie. » Étant donné que l’épouse de Lewis, Helen McRory, qui jouait Hermione Granger dans « Harry Potter », est décédée en 2021, ces scènes revêtaient une signification particulière pour lui. « D’un point de vue d’acteur, être pleinement engagé et immergé dans ces moments en a fait une expérience vraiment mémorable », a-t-il ajouté.

2024-11-07 03:17