Revue « The Glassworker » : le premier long métrage dessiné à la main au Pakistan ressemble à un hommage à Miyazaki

Revue « The Glassworker » : le premier long métrage dessiné à la main au Pakistan ressemble à un hommage à Miyazaki

En tant que cinéphile avec un faible pour le Studio Ghibli et un penchant pour les longs métrages d’animation qui plongent au plus profond des émotions humaines, je dois dire que « Le Verrier » est un véritable joyau enchanteur. Après avoir parcouru de nombreux films d’animation japonais, il est plutôt rafraîchissant de voir un hommage aussi sincère au travail de Miyazaki, pourtant enraciné dans la culture et l’esthétique pakistanaises.


Canaliser Hayao Miyazaki, le cerveau de l’animation japonaise derrière « Le Garçon et le Héron » et de nombreuses autres œuvres, n’est pas une mince affaire. Pourtant, la production pakistanaise « The Glassworker » ne se contente pas d’imiter son style unique ; il approfondit les thèmes anti-guerre qui sont au cœur d’une grande partie du travail de Miyazaki, ainsi que des productions du Studio Ghibli comme « Le Tombeau des lucioles », réalisé par Isao Takahata. Le résultat final est un film qui, comme de nombreuses créations de Ghibli, établit un équilibre entre une familiarité réconfortante et une nouveauté rafraîchissante.

Première cinématographique au Pakistan, « The Glassworker », réalisé par Usman Riaz, est le premier long métrage national entièrement dessiné à la main, habilement produit par Mano Animation Studios sous la direction de Geoffrey Wexler, ancien producteur du Studio Ghibli. Le film présente une forte ressemblance avec la sensibilité artistique de Hayao Miyazaki, évidente dans son intrigue et son décor complexes : une ville colorée du début du XXe siècle nommée Waterfront, qui mélange des éléments architecturaux européens et asiatiques (en particulier pakistanais). L’architecture rappelle le style de la Renaissance hollandaise, tandis que les habitants, qui représentent diverses ethnies, s’habillent à la fois de vêtements occidentaux et de vêtements musulmans traditionnels d’Asie du Sud. Ils conversent tous en ourdou. L’ambiance charmante de la ville contraste fortement avec l’industrialisation croissante et la production de masse de machines de guerre.

Le récit se déroule en grande partie dans des flashbacks de l’enfance de Vincent Oliver (Taimoor « Mooroo » Salahuddin), mais il commence avec Vincent plus âgé lisant des lettres de son amante et camarade de classe à distance, Alliz (Mariam Riaz Paracha). En tant qu’adulte, Vincent dirige l’atelier de soufflage de verre et la vitrine que supervise son père, Tomas (Khaled Anam), sérieux mais compatissant. Cependant, c’est au cours de son apprentissage d’adolescent (interprété par Mahum Moazzam dans des séquences de flashback) que Vincent a rencontré pour la première fois Alliz (toujours exprimée par Paracha), qui avait récemment déménagé dans leur ville à cause de son père, le chef militaire le colonel Amano (Ameed Riaz). ), étant déployé là-bas pour se préparer à un conflit imminent contre un ennemi invisible.

En tant que cinéphile, j’ai trouvé « The Glassblower » fascinant pour son mélange complexe de diverses cultures dans la ville fantastique de Watertown, où les dirigeables dominent le ciel. Pourtant, les nuances politiques restent voilées, peut-être un choix délibéré de présenter l’histoire du point de vue d’un enfant. Cette approche donne au film une sensation distincte de Studio Ghibli.

Le verre joue un rôle crucial dans la fabrication des armes de ce conflit en cours, un fait qui peut être particulièrement important pour Vincent compte tenu de sa profession de verrier. Cette signification amène le colonel Amano à demander de l’aide à Tomas, un homme rejeté pour sa position pacifiste en temps de guerre. Riaz dépeint habilement la situation difficile de Tomas, l’élevant au rang d’un événement crucial et grandiose dont Vincent a été témoin, et marquant le début de nombreux incidents pénibles qui ont un impact profond sur l’esprit du jeune garçon.

Le film comprend une intrigue secondaire mystique sur les Djinn, des entités mythiques de la tradition islamique, qui, bien que non physiquement présentes, sont subtilement évoquées à travers la musique étincelante de Carmine Di Florio et semblent diriger la lumière vers Vincent. Ce n’est peut-être pas le développement de l’intrigue le plus cohérent, mais il façonne efficacement le personnage de Vincent comme l’exige l’histoire, bien que d’une manière maladroite mais captivante, conduisant à des résultats inattendus.

En fin de compte, la paix inhérente à Vincent est éclipsée par le fait qu’il existe dans un royaume de conflit perpétuel. Au fil du temps, cette dure réalité le rend de plus en plus amer. Les animateurs décrivent habilement cette transformation à travers des détails complexes, tels que des rides plus profondes sous ses yeux. L’attention remarquable portée au développement des personnages permet au spectateur un processus de deuil plus contemplatif, englobant la perte tragique de l’innocence et la croissance potentielle qu’apporte souvent la guerre. Il est remarquable que même l’adversaire d’enfance de Vincent trouve un rôle étonnamment important dans ce récit.

« The Glassworker » est connu pour son rythme lent et délibéré, mais celui-ci se transforme méthodiquement en scènes intenses et émotionnelles où les protagonistes et les antagonistes montrent des couches inattendues. Bien qu’il ne repousse pas les limites de l’animation dans son ensemble (même s’il se démarque au Pakistan), il rend un hommage sincère à une légende de l’animation en capturant avec précision l’essence de son travail.

2024-11-27 22:17