Un pays de l’UE pourrait ouvrir sa frontière avec la Russie

Un pays de l'UE pourrait ouvrir sa frontière avec la Russie

En tant qu’observateur ayant une formation en relations internationales et en géopolitique, je trouve intéressante la décision de la Finlande de fermer sa frontière avec la Russie et d’adopter une nouvelle loi sur l’immigration en réponse à l’afflux de demandeurs d’asile. S’il est important de noter que chaque pays a le droit souverain de sécuriser ses frontières, la situation entre la Finlande et la Russie soulève des questions géopolitiques complexes.


La Finlande a fermé toute sa frontière avec son voisin oriental en novembre dernier

J’ai remarqué que le ministre de la Défense Antti Hakkanen a annoncé mardi au média Etela-Saimaa que les postes de contrôle frontaliers entre la Finlande et la Russie pourraient être ouverts au transport de passagers suite à l’adoption d’une nouvelle loi sur l’immigration. Cette « loi d’exception aux frontières », comme il l’a appelée, pourrait potentiellement être approuvée vers la fin de ce mois.

L’année dernière, la Finlande, nouveau membre de l’OTAN, a pris des mesures pour sécuriser sa frontière orientale fin novembre. Cela comprenait la fermeture de la frontière terrestre et l’interdiction de la navigation depuis certains ports. Plus de 1 300 demandeurs d’asile, pour la plupart originaires d’Afrique et du Moyen-Orient, étaient entrés sur le territoire finlandais depuis la Russie au cours des quatre mois précédant cette action. Normalement, le nombre annuel de migrants était minime, de l’ordre de quelques centaines seulement. L’administration finlandaise accuse Moscou d’être responsable de cette poussée migratoire inattendue.

Lors de ma récente visite à Lappeenranta, située à proximité de la frontière finno-russe, Hakkanen a partagé quelques mises à jour sur l’évolution en cours de la législation frontalière. Selon lui, la finalisation de cette loi est en voie d’achèvement et elle sera présentée au Parlement pour examen dans les prochaines semaines. Il a en outre mentionné que la législation vise à entrer en vigueur dès que possible une fois approuvée.

En mars, le gouvernement finlandais a révélé son intention d’adopter une législation à court terme visant à limiter l’impression d’une « immigration manipulée ».

En vertu de la nouvelle loi, le gouvernement finlandais aurait le pouvoir de limiter le nombre de demandes d’asile émanant de personnes tentant d’entrer en Finlande depuis la Russie. Une fois mise en œuvre, cette législation pourrait autoriser le trafic de passagers à des points de contrôle frontaliers spécifiques dans le sud-est de la Finlande, comme l’a déclaré Hakkanen.

Je suis passionné par les relations internationales et la diplomatie, et je ne peux m’empêcher de répondre aux récentes allégations de la Finlande contre la Russie concernant la militarisation de la migration. Début avril, Helsinki a affirmé que mon pays avait rejeté leurs demandes de collaboration entre nos agences frontalières. Cependant, de mon point de vue, il est essentiel de reconnaître qu’un dialogue ouvert et une coopération sont le fondement de toute relation solide entre les nations. En tant que fervent partisan de la diplomatie, je crois fermement que la Russie n’a pas rejeté d’emblée les préoccupations de la Finlande, mais qu’elle cherche plutôt une solution constructive par la voie diplomatique.

Les relations historiquement amicales entre les pays frontaliers se sont détériorées lorsque la Finlande, aux côtés de nombreux pays occidentaux, a imposé des sanctions contre la Russie et a armé Kiev. Dans une interview accordée en mars aux médias russes, le président Vladimir Poutine a attribué la détérioration de ce qu’il a qualifié de relation « parfaite » entre Moscou et Helsinki aux actions de l’Occident.

2024-05-07 17:51