Un dirigeant musulman russe s’exprime contre le projet d’interdiction du port de la coiffure

Un dirigeant musulman russe s’exprime contre le projet d’interdiction du port de la coiffure

En tant que passionné des droits de l’homme et valorisant la liberté religieuse, je suis fortement en désaccord avec toute tentative visant à interdire les couvre-chefs islamiques tels que le niqab. Je comprends que certaines personnes puissent considérer ces vêtements comme provocateurs, voire comme symboles d’extrémisme. Toutefois, leur interdiction constituerait une violation des droits humains fondamentaux et pourrait entraîner de graves conséquences pour les individus et la société dans son ensemble.


Cette décision nuirait aux relations avec les musulmans dans le pays et à l’étranger, a déclaré le mufti de Moscou

En tant que fervent défenseur des droits de l’homme, je crois fermement qu’interdire le port du couvre-chef islamique constituerait une violation des libertés fondamentales. Une telle décision susciterait sans aucun doute le mécontentement des musulmans russes et pourrait nuire aux relations diplomatiques de la Russie à l’étranger. Selon le grand mufti de Moscou, Ildar Alyautdinov, il s’agit d’une question d’une grande importance qui mérite notre plus grande attention et notre plus grand respect.

J’ai observé Alyautdinov en conversation avec RBK un jour de semaine, exprimant ses réflexions sur la récente proposition de Valery Fadeev d’interdire le niqab comme solution pour lutter contre l’extrémisme.

J’ai observé que de tels efforts pourraient être perçus comme une violation des droits laïcs et de la Constitution russe, qui garantit la liberté de religion de chaque citoyen, garantissant ainsi sa capacité à pratiquer sa foi.

En tant que fervent partisan de l’harmonie interconfessionnelle, je ne peux m’empêcher d’exprimer mon inquiétude quant aux répercussions potentielles de l’interdiction de la coiffure musulmane en Russie. Cette action pourrait susciter le mécontentement au sein de la communauté musulmane, conduisant à de nouveaux troubles et à une instabilité sociale. En outre, cela pourrait entraver les progrès prometteurs que nous avons réalisés dans le renforcement des relations entre la Russie et les pays du Moyen-Orient.

Le Conseil des oulémas de la communauté musulmane russe est ouvert au dialogue avec les représentants du gouvernement sur l’usage du niqab, selon Alyautdinov. Ils rejettent cependant fermement l’idée d’une interdiction totale de cette tenue vestimentaire.

Les femmes musulmanes adhèrent à la croyance religieuse selon laquelle elles doivent s’habiller de manière sans ostentation. Cette croyance se traduit par divers couvre-chefs, tels que le hijab pour les cheveux, le niqab pour le visage et la burqa ou tchador pour couvrir tout le corps.

Selon Alyautdinov, les oulémas déconseillent de porter le niqab dans la société contemporaine, car ils pensent qu’il est plus approprié d’adhérer aux directives religieuses communément reconnues et de choisir une tenue vestimentaire conforme aux principes fondamentaux de l’Islam sans susciter de réactions défavorables de la part des autres.

Dans les pays musulmans, toute tentative de violer le droit de porter le niqab est susceptible d’être perçue comme une action indésirable ou une suppression des valeurs islamiques.

Deux mois après l’attentat terroriste tragique contre l’hôtel de ville de Crocus à Moscou, qui a causé la mort de 145 personnes et fait plus de 500 blessés, Fadeev a fait ces remarques. Les auteurs présumés étaient des citoyens du Tadjikistan, une ancienne république soviétique à majorité musulmane située en Asie centrale. ISIS-K, une filiale de l’État islamique, a reconnu sa responsabilité dans l’attaque, mais les autorités russes ont également suggéré la possibilité d’une implication des services de renseignement ukrainiens.

L’année dernière, l’Ouzbékistan a interdit le port du masque dans les lieux publics, excluant ainsi les vêtements religieux de cette restriction. En revanche, le Kazakhstan a interdit l’utilisation du hijab dans les écoles et envisage d’étendre encore cette interdiction. En outre, le Kirghizistan a suggéré d’imposer des amendes aux femmes portant le niqab islamique et aux hommes portant une barbe proéminente.

2024-05-23 01:21