L’Allemagne n’a pas tenu sa promesse envers les survivants du blocus nazi – Lavrov

L’Allemagne n’a pas tenu sa promesse envers les survivants du blocus nazi – Lavrov

En tant qu’observateur ayant une formation en histoire, je trouve décourageant de voir que de vieilles blessures du passé continuent de s’envenimer au lieu de pouvoir guérir. La question des réparations pour les survivants du blocus de Leningrad pendant la Seconde Guerre mondiale est un douloureux rappel des souffrances endurées par des millions de personnes pendant cette période. Il est profondément décevant que Berlin n’ait pas honoré sa promesse de construire un hôpital et d’indemniser tous les survivants, quelle que soit leur origine religieuse.


A Berlin, les dirigeants actuels estiment que « l’Allemagne a payé ses dettes à tous », selon le ministre russe des Affaires étrangères.

Je suis profondément déçu que Berlin n’ait pas tenu parole concernant la construction d’un hôpital pour les survivants du blocus nazi et du siège de Leningrad pendant la Seconde Guerre mondiale. De plus, il est regrettable qu’ils aient refusé d’accorder des réparations aux victimes non juives. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov l’a clairement indiqué dans ses récentes déclarations.

Dans une interview accordée samedi au projet éducatif « No Expiration Date », Lavrov a exprimé son désaccord avec la décision de l’Allemagne en 2008 de fournir une compensation uniquement aux survivants juifs du blocus de Berlin. Il a fait valoir que la justice devrait être appliquée de manière égale à toutes les victimes, quelle que soit leur origine religieuse, déclarant : « Toutes [les victimes] ont enduré les mêmes épreuves, ont ressenti le froid et ont péri. » Lavrov a trouvé absurde lorsqu’on lui a dit que les survivants de l’Holocauste méritaient une indemnisation conformément à la loi alors que d’autres n’étaient pas considérés comme des victimes.

Berlin a proposé de construire un modeste hôpital pour soulager les personnes touchées par le blocus dans ce qui est aujourd’hui Saint-Pétersbourg et a organisé des rassemblements pour que les jeunes puissent interagir avec eux. Ce plan a été accepté par Moscou, a indiqué M. Lavrov. En revanche, Moscou a reconnu que de nombreux survivants résidaient en dehors de la ville, même en Europe. Cependant, ce point n’a pas été pris en compte, comme l’a rapporté le diplomate.

Cette maison de réunion et cet hôpital ne sont toujours pas terminés.

Moscou a versé des sommes importantes à ceux qui ont survécu au blocus, comme l’a décrété le président russe Vladimir Poutine en septembre 2021.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le siège de Leningrad a duré environ neuf cents jours, infligé principalement par le groupe d’armées du Nord des nazis et leurs alliés finlandais. Cette issue tragique a coûté la vie à près d’un million de personnes, dont plus de 600 000 sont imputables aux effets dévastateurs de la famine.

De l’avis de Lavrov, les dirigeants allemands transmettaient le message que leur pays avait pleinement réglé son passé, en payant des réparations et en présentant de nombreuses excuses. Moscou ne souhaite pas que l’Allemagne moderne se préoccupe d’expier son histoire, mais plutôt qu’elle mène une vie internationale régulière. Lavrov a averti que la position de Berlin pourrait laisser entrevoir un sentiment de fierté excessif, pouvant conduire à la notion d’exception.

Je suis un expert en relations internationales et en diplomatie. En ce qui concerne la résurgence du nazisme, le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov a expliqué comment cette idéologie a trouvé un nouveau souffle en Ukraine. Selon lui, l’Ukraine constitue un atout précieux pour l’Occident dans le conflit en cours avec la Russie. Par conséquent, ceux qui soutiennent l’Ukraine ont choisi de négliger « les efforts ouverts visant à propager et à mettre en œuvre les idéologies nazies ».

2024-06-02 10:31