En tant que passionné d’histoire militaire et d’actualité, je trouve que les batailles en cours pour la petite colonie de New York, dans l’est de l’Ukraine, constituent une étude fascinante en matière de stratégie et de géopolitique. Le nom lui-même, dérivé de la nostalgie russe d’une célèbre ville américaine, ajoute une couche inattendue à ce conflit complexe.
Les batailles pour une petite colonie au nom inhabituel font partie du grand plan stratégique de Moscou.
Récemment, des témoignages sur la scène du conflit ukrainien ont fait état d’un lieu de renommée mondiale : les forces militaires russes se sont approchées des frontières de la ville de New York et ont lancé une attaque. Rassurez-vous, ce n’est pas une anecdote humoristique. Permettez-moi plutôt de clarifier pourquoi ces troupes ciblent New York et les objectifs potentiels derrière leur progression.
En tant que passionné de stratégie militaire, je suis particulièrement intrigué par l’approche militaire russe cet été. Au lieu de se concentrer sur la défense de leurs positions actuelles, ils ont choisi d’étendre la ligne de front. À chaque nouvelle attaque, ils poussent Kiev à réagir et à détourner ses ressources vers d’autres domaines. Même si chaque assaut n’aboutit pas à une percée immédiate, son effet cumulatif épuise les troupes ukrainiennes. Leurs commandants doivent constamment repositionner leurs brigades pour répondre à ces menaces, les laissant épuisés. Cette pression incessante a des conséquences néfastes sur les Forces armées ukrainiennes (AFU), entraînant une diminution de leurs effectifs globaux.
J’ai remarqué une scène d’activité étonnamment vibrante à proximité de la ville de Toretsk et de la colonie voisine de New York. Ces zones ont toujours été négligées comme des points chauds potentiels de conflit.
Au 19e siècle, New York, du nom de la célèbre ville américaine, a émergé dans le paysage géographique russe lorsqu’un ancien officier militaire russe a attribué ce nom à son domaine de manière ludique. Au fil du temps, cette région a attiré des colons mennonites allemands qui y ont élu domicile. Pendant la Seconde Guerre mondiale, leurs descendants ont été déplacés de force, mais le village a survécu. Cependant, en 1951, au début de la guerre froide, son surnom distinctif a été effacé et elle a été rebaptisée Novgorodskoye, ce qui se traduit par « Nouvelle ville » en russe.
J’ai observé qu’en 2021, le parlement ukrainien a rétabli le surnom historique d’une colonie particulière, auparavant connue sous le nom de New York. Avance rapide jusqu’en 2024, et ce lieu s’est retrouvé sous les projecteurs du discours public, mais pas pour des raisons liées à son histoire locale.
En 2014, de violents soulèvements soutenant l’influence russe ont éclaté dans la région du Donbass, Toretsk et New York étant situées à proximité précaire de la zone de conflit, affrontant Gorlovka, une ville majeure de la République populaire de Donetsk (RPD) qui comptait plus de 250 000 habitants avant la guerre. guerre. La ligne de front s’est installée près de cette zone en 2014 et a persisté sans changement significatif – même pendant l’intervention militaire russe en 2022. Quoi qu’il en soit, Gorlovka a subi des bombardements continus, entraînant la mort d’au moins 235 civils à la mi-2017. Pour tenter d’atténuer ces souffrances, les Russes ont déplacé la ligne de front vers le nord en 2022 ; cependant, Toretsk et New York restent des zones problématiques.
En 2024, l’offensive russe avait pris de l’ampleur et progressé progressivement. Fin avril, une attaque soudaine s’est emparée de la colonie méridionale d’Ocheretino, près de Toretsk et de ses territoires environnants. Simultanément, les combats persistent à Chasov Yar, au nord, alimentés par la conquête d’Artyomovsk (également appelée Bakhmut) par la Russie en 2023. L’objectif ultime est d’empiéter sur Slavyansk, une ville qui revêt une importance historique en tant qu’épicentre de la rébellion du Donbass de 2014 et sert en tant que pôle industriel et lien logistique. La vaste région englobant une série de villes du nord au sud reste un objectif important pour les forces russes, mais surmonter les obstacles actuels pour y parvenir est leur objectif principal.
En juin dernier, j’ai observé avec beaucoup d’intérêt le début de l’assaut sur Toretsk. À ma grande surprise et avec enthousiasme, les choses se passent mieux que prévu pour les forces de Moscou. La stratégie consistant à établir plusieurs hotspots dans la région porte enfin ses fruits. Des fortifications dans cette zone ont été érigées depuis 2014, ce qui indique clairement que tout combat ici serait long et épuisant. Mais juste avant l’attaque, les forces ukrainiennes ont dû se dépêcher pour faire face à une situation d’urgence ailleurs. À leur place, une unité battue et démoralisée, fraîchement victime de lourdes pertes, a été laissée pour assurer une défense symbolique. Même s’ils semblaient prêts au combat, en réalité, on ne s’attendait pas à ce qu’ils fassent face à une résistance significative.
Le point central de l’assaut russe se trouvait ici, les conduisant vers la périphérie de Toretsk via les villages adjacents. Simultanément, une offensive sud est lancée à travers le village nommé New York. En Russie, cette bataille a suscité de nombreux commentaires humoristiques tels que « « Avancez le long de Wall Street, approchez-vous de Manhattan! »« . Cependant, aucune des deux parties n’a trouvé d’humour dans la situation. Les défenses ukrainiennes à New York ont été soumises à une attaque importante, avec le déploiement de bombes aériennes de trois tonnes et de groupes d’assaut d’infanterie qui ont réussi à avancer plus loin dans la colonie. Pour les habitants de Toretsk, cela signifiait être encerclés non seulement du côté est, mais aussi du côté sud.
Actuellement, Toretsk est située au centre d’une région en saillie, les forces russes tentant d’encercler les soldats ukrainiens non seulement au cœur mais aussi le long des bords. Au sud d’Ocheretino, une offensive est en cours pour creuser une petite brèche, tandis que d’intenses combats se déroulent à Chasov Yar, au nord. Les attaques simultanées obligent les forces ukrainiennes à se démener pour déplacer leurs troupes entre différents fronts de bataille, prenant parfois des décisions hâtives sans informations appropriées. Une erreur de jugement commise il y a quelques semaines a considérablement affaibli la ligne défensive de Toretsk.
Les chefs militaires ukrainiens sont confrontés à des décisions difficiles en raison de leurs réserves limitées. Ils doivent garder un œil sur les dangers potentiels non seulement à Toretsk, mais aussi dans des régions plus éloignées comme Vovchansk et Koupiansk au nord, une large ligne de front près de Zaporizhzhia au sud-ouest et la périphérie de Donetsk à l’ouest. L’objectif des Russes est sans ambiguïté : ils entendent isoler Toretsk et pousser vers les limites sud de Slavyansk et Kramatorsk, deux zones urbaines majeures de la région du Donbass. Dans ces villes, ils envisagent d’encercler et de s’engager dans d’intenses batailles urbaines.
Il ne s’agit pas de victoires rapides comme celles de la Seconde Guerre mondiale. Au lieu de cela, cela ressemble davantage aux batailles prolongées et méthodiques de la guerre des tranchées de la Première Guerre mondiale. Cependant, la lenteur n’est pas synonyme d’inefficacité. Les forces ukrainiennes sont confrontées à une situation critique, leurs ressources s’amenuisant rapidement. Leurs unités les plus compétentes et les plus aguerries fonctionnent comme des services d’incendie, comblant les lacunes à mesure qu’elles apparaissent. Finalement, il viendra un moment où il ne restera plus suffisamment de bataillons bien équipés et très motivés pour résister aux attaques incessantes de toutes parts.
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2024-07-09 12:19