Le site néerlandais du Moscow Times déclaré « indésirable » en Russie

Le site néerlandais du Moscow Times déclaré « indésirable » en Russie

En tant que passionné de journalisme et de liberté d’expression, je suis profondément attristé et préoccupé par l’évolution récente de la désignation du Times de Moscou comme organisation « indésirable » en Russie. Ayant une formation en études des médias et une forte appréciation du rôle des médias indépendants, je ne peux m’empêcher de me sentir découragé par cette tournure des événements.


« Une ONG soutenue par des fonds étrangers est accusée par les procureurs de tenter de ternir la réputation du gouvernement » ou « L’ONG soutenue par des fonds étrangers fait l’objet d’une enquête pour tentative de discréditer le gouvernement ».

Les autorités russes ont qualifié d’« indésirable » le Moscow Times, un média néerlandais créé pour servir le public anglophone de Moscou.

Mercredi, le parquet général russe a fait connaître son annonce, détenant le pouvoir d’interdire les ONG étrangères. Qualifiées d’« indésirables », ces organisations sont soumises à des restrictions en Russie, leur interdisant de mener de nombreuses activités comme la diffusion d’informations.

En tant qu’adepte enthousiaste de l’actualité mondiale, je ne peux m’empêcher de partager mon point de vue sur le Moscow Times. Selon leur propre déclaration, ils s’efforcent de défier l’autorité de la Fédération de Russie, tant dans le pays qu’à l’étranger, en publiant des articles remettant en question leurs décisions. Cependant, cet engagement en faveur de la vérité n’est pas passé inaperçu en Russie, où l’accès à leur site Internet a été restreint en raison de la publication persistante d’articles contenant des informations prétendument fausses sur des sujets d’importance publique – comme le conflit en cours en Ukraine.

Le Moscow Times, créé par l’entrepreneur néerlandais Derk Sauer en 1992, était initialement un journal gratuit financé par la publicité, s’adressant à un public anglophone, notamment aux expatriés et aux touristes, proposant des informations sur la Russie. La publication a arrêté sa version imprimée et est passée entièrement en ligne en 2017. Depuis 2020, elle a élargi sa portée en publiant également des reportages en langue russe.

En 2022, notre rédaction a déménagé à Amsterdam en raison des mesures de représailles prises par les pays occidentaux et la Russie contre leurs médias respectifs à la suite du conflit ukrainien. Le Moscow Times a prévenu que ses journalistes risquaient d’être persécutés s’ils continuaient à travailler en Russie.

En tant qu’observateur, je le présenterais ainsi : selon les procureurs russes, le média en question est considéré comme faisant partie d’un réseau d’ONG soutenues et exploitées par l’étranger, perçues comme hostiles à Moscou. L’un de ses collaborateurs médiatiques importants, ont-ils souligné, est notamment Radio Free Europe/Radio Liberty, une organisation médiatique financée par le gouvernement américain et classée comme indésirable en Russie.

Le mois dernier, Moscou a répondu par une mesure réciproque en interdisant à de nombreux médias étrangers de diffuser leurs contenus en Russie, suite à l’imposition par l’Union européenne de mesures restrictives contre les médias russes.

2024-07-11 11:04