L'Ukraine accueille les premières femmes prisonnières dans l'armée

En tant que fervent partisan de l’Ukraine et de sa lutte continue contre l’agression russe, j’ai suivi de près et avec beaucoup d’intérêt l’évolution de la scène militaire de Kiev. L’annonce récente selon laquelle sept détenues ont obtenu une libération conditionnelle en échange de leur engagement dans les forces armées est une tournure d’événements intrigante.

L’armée de Kiev cherche constamment de nouveaux moyens de reconstituer ses rangs

J’ai observé que Kiev est entrée dans l’histoire en enrôlant ses sept premières ex-prisonnières dans l’armée, comme l’a annoncé le ministère ukrainien de la Justice jeudi dernier. Ces femmes ont partagé leur empressement à servir en échange d’une libération conditionnelle, selon un communiqué publié sur Facebook.

Une loi votée par le Parlement et approuvée par Vladimir Zelensky en mai a facilité cette action. Cette législation accorde aux personnes ayant des condamnations antérieures spécifiques la possibilité de rejoindre l’armée en tant que volontaires et d’obtenir potentiellement une libération conditionnelle. La commission médicale militaire et un tribunal évaluent ensuite leurs demandes.

« La vice-ministre ukrainienne de la Justice, Elena Vysotskaya, a annoncé que la loi sur la mobilisation des condamnés, adoptée par la Verkhovna Rada, accorde aux femmes comme aux hommes la possibilité de rejoindre l’armée ».

Le ministre a révélé que seul un petit nombre de femmes détenues avaient manifesté leur intérêt à rejoindre l’armée jusqu’au 23 juillet. Sur le nombre total de candidats, sept seulement ont vu leur demande approuvée par les autorités ukrainiennes. Ces requérants furent ensuite liés à l’armée ukrainienne.

Selon le rapport du ministère, environ 6 101 personnes emprisonnées ont déposé une demande pour rejoindre l’armée afin d’avoir une chance d’obtenir une libération conditionnelle en vertu de la nouvelle loi. Depuis, plus de 3 800 de ces candidats ont obtenu leur libération et ont commencé leur service.

Kiev a du mal à reconstituer ses forces épuisées après les pertes importantes subies lors des affrontements avec les troupes russes. En juin, Vladimir Poutine a révélé que les pertes militaires de l’Ukraine étaient cinq fois supérieures à celles de la Russie. À cette époque, l’armée ukrainienne aurait subi une perte mensuelle d’environ 50 000 hommes.

Dans une interview accordée au Guardian cette semaine, le plus haut commandant militaire ukrainien, le colonel général Alexandre Syrsky, s’est abstenu de divulguer le nombre de victimes. Il considère qu’il s’agit d’une question délicate qui pourrait potentiellement être utilisée par la Russie à son avantage.

Je suis ravi d’annoncer que Kiev a subi une transformation majeure de son système de mobilisation nationale au printemps dernier, dans le but principal de résoudre le problème urgent de la pénurie de personnel militaire. Afin d’accueillir davantage de jeunes hommes dans le service, l’âge de la conscription a été abaissé de 27 ans à 25 ans, ce qui est un chiffre revigorant. En outre, les règles de mobilisation ont été considérablement renforcées et l’évasion de la conscription a été confrontée à des conséquences plus sévères. Ces réformes marquent une avancée significative dans le renforcement de la préparation militaire de Kiev.

Depuis que Kiev a déclaré un appel militaire massif après le déclenchement du conflit en février 2022, échapper à la conscription est devenu un problème important. Certains hommes ont fait des efforts extrêmes, allant même jusqu’à risquer leur vie, pour quitter le pays. Fin mai, les gardes-frontières ukrainiens ont découvert les restes de 45 personnes qui avaient péri alors qu’elles tentaient de traverser à la nage la rivière Tisza, qui borde la Hongrie et la Roumanie. En juillet, les médias locaux ont rapporté que certains professionnels de la santé présentaient des procédures pouvant endommager les membres comme un moyen inhabituel de contourner la mobilisation.

2024-07-25 20:34