En tant que cinéphile passionné, je suis totalement captivé par le premier film de Xin Huo, « Bound in Heaven ». Sa riche expérience en scénarisation et sa capacité à transformer le roman de Li Xiuwen en une puissante expérience cinématographique sont tout simplement fascinantes.
Au royaume de Saint-Sébastien, j’ai le privilège de présenter « Bound in Heaven », mon premier projet de réalisateur dans le rôle de Xin Huo, un scénariste qui a fait sa marque avec des chefs-d’œuvre comme « Kung Fu Hustle ». Ce film est la seule production chinoise à figurer dans la sélection officielle, après ses grands débuts dans la section Centerpiece de Toronto. Il s’agit d’une adaptation du roman de Li Xiuwen, lauréat du prix Huading pour l’écriture du scénario de « Médaille de la République ».
Le récit tourne autour de Xia You (NiNi), une femme prospère mais épuisée émotionnellement, empêtrée dans une relation brutalement abusive avec son fiancé, interprétée par Liao Fan, qui a reçu l’Ours d’argent de Berlin pour « Black Coal, Thin Ice ». Dans une séquence d’ouverture tendue, Xia You défie courageusement son oppresseur, prononçant la phrase effrayante et inquiétante : « S’il vous plaît, ne gâchez pas mon maquillage, il y a encore des invités présents », symbolisant le délicat vernis de normalité qu’elle est obligée de maintenir.
Alors que je me plonge dans mon parcours de réalisateur avec ce film, je me suis senti obligé d’aborder un élément qui n’était pas présent dans le matériel source original : la violence domestique à l’égard des femmes. Ce problème n’est pas exclusif à la Chine, c’est une préoccupation universelle. Il est choquant de constater que des données récentes montrent que 8,6 % des couples en Chine ont été victimes de violence physique ou psychologique de la part de leur partenaire. C’est quelque chose qui me tient à cœur et que je voulais mettre en lumière à travers mon travail.
Dans un retournement du destin, Xia You croise la route de Xu Zitai (Zhou You), un courtier en billets de rue, alors qu’ils recherchent mutuellement des billets de concert pour Faye Wong. Cette rencontre rapproche deux esprits errants et déclenche une attirance immédiate. Après une nouvelle rencontre fortuite, ils se retrouvent emportés par leurs sentiments, laissant derrière eux une trace de passion qui captive tout leur entourage. Stephen Saito d’EbMaster’s a noté dans sa critique que le couple présente systématiquement une perspective unique sur l’amour, démontrant comment cela peut modifier la perception du monde.
Dans le film, a noté Huo, la dynamique entre Xu Zitai et Xia You englobe à la fois l’intimité et la vulnérabilité, explore la classe sociale et l’esthétique, et juxtapose la maladie physique à la fragilité émotionnelle. Il oppose également les paysages urbains et ruraux, la passion et la solitude. Ces éléments contrastés génèrent naturellement des tensions, a-t-elle ajouté.
Afin d’obtenir les contrastes saisissants de « La Tour sans ombre », un partenariat solide était essentiel entre le réalisateur Huo et le directeur de la photographie Piao Songri. Pendant le tournage, leur travail s’est déroulé sans effort, Huo faisant pleinement confiance à l’intuition visuelle de Piao. Il l’a décrit comme une collaboration harmonieuse, ajoutant que le succès du film était le fruit d’un effort d’équipe. « Au-delà de Piao Songri », a déclaré Huo, « il y avait Zhai Tao comme chef décorateur, Dora Ng comme costumière et des acteurs exceptionnels. Ensemble, nous avons donné vie à ce film.
En tant que cinéphile, j’ai laissé ma passion pour le cinéma se façonner au fil d’innombrables années d’exploration créative et d’inspiration. En repensant à mon parcours, je ne peux m’empêcher de me souvenir de ces moments formateurs. Un souvenir marquant est le tout premier cours de cinéma auquel j’ai assisté à l’université, qui ressemblait presque à un rite sacré. Dans cette salle de classe, nous avons regardé « À bout de souffle ». Le style novateur, l’expression audacieuse et les émotions brutes de la Nouvelle Vague française m’ont laissé une marque indélébile.
L’histoire « Bound in Heaven » dépeint un amour si profond et si éprouvé qu’il vous oblige à percevoir l’amour comme l’essence de la vie. Interrogé sur ses intentions, l’auteur Huo a précisé : « Je n’avais pas pour objectif d’écrire une histoire d’amour, même si elle en incarne certainement une fondamentalement. Ce que j’ai cherché à transmettre, c’est ma perspective sur l’humanité et le destin, en utilisant une relation amoureuse comme lentille, dans le cadre d’une période donnée.
Le film a été créé par trois sociétés de production : Such A Good Film, Alibaba Pictures et Ling Light. Resistance est responsable de la gestion des ventes internationales du film, tandis qu’Alibaba Pictures détient les droits de distribution en Chine continentale.
Ces dernières années, une tendance croissante parmi les films chinois a été de se concentrer sur les femmes et d’aborder d’importantes préoccupations sociétales. Des films comme « Send Me To The Clouds » de Congcong Teng, « Better Days » de Derek Tsang et même le populaire « Lost in the Stars » (avec NiNi) explorent des dynamiques de genre qui sont moins fréquemment explorées dans le cinéma chinois traditionnel.
Pour l’avenir, Xin Huo garde une perspective ouverte. « Je ne m’imposerai pas de restrictions. Pourtant, mon dévouement à raconter les histoires des femmes, à façonner leur destin et à explorer leurs sentiments cachés persistera.
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2024-09-27 15:48