Critique de « The Deliverance » : Lee Daniels réalise un film sur la possession démoniaque dans lequel les vrais démons sont personnels (et flamboyants)

Critique de « The Deliverance » : Lee Daniels réalise un film sur la possession démoniaque dans lequel les vrais démons sont personnels (et flamboyants)

En tant que cinéphile de longue date avec un faible pour les cinéastes éclectiques, je me retrouve constamment à naviguer sur la frontière ténue entre appréciation et critique. Lee Daniels, avec son style flamboyant, ne fait pas exception. Bien que certains de ses travaux puissent être extrêmement criards, force est de constater que lorsqu’il est à son meilleur, il est une force avec laquelle il faut compter. « The Deliverance », comme son titre l’indique, est l’un de ces moments où Daniels livre une extravagance kitsch et extrême.


Dans le domaine du cinéma, Lee Daniels est souvent critiqué pour son style extravagant et audacieux, parfois excessif. Cependant, lorsqu’il est à son meilleur, Daniels fait preuve d’un talent de réalisateur remarquable. « The Deliverance » est l’un de ses six films réalisés, et j’en ai admiré trois : « Precious » (2009), un portrait extraordinaire du voyage d’une adolescente troublée d’un centre-ville hors de sa misérable vie familiale ; « The Paperboy » (2012), un mystère gothique sudiste audacieux et troublant ; et « Les États-Unis contre Billie Holiday » (2021), un biopic qui, malgré ses défauts, a efficacement capturé l’intensité complexe de son sujet.

En d’autres termes, quand je décris « The Deliverance », un film réalisé par Daniels sur la possession démoniaque pour Netflix, comme l’un de ses films exagérés et campagnards, cela ne veut pas dire qu’il est comme ça tout le temps. Cependant, il y a des cas où il correspond à cette description. De plus, « The Deliverance » contient également des thèmes socialement stimulants caractéristiques du travail de Daniels.

Le film se déroule à Pittsburgh en 2011 et se concentre sur une famille qui découvre que sa nouvelle maison semble hantée depuis le début. Un conseil aux cinéastes : évitez d’utiliser des mouches qui pullulent dans une pièce pour suggérer des forces sinistres, car c’était trop cliché et prévisible dans « The Amityville Horror », en 1979, et c’est encore plus banal maintenant. Dans « L’Exorcisme d’Emily Rose », presque tous les aspects liés au surnaturel – en particulier le diable – semblent trop familiers et donc moins effrayants qu’ils ne devraient l’être, car ils ont été vus trop de fois auparavant.

L’aspect fascinant de ce film réside dans sa représentation de la famille, une caractéristique qui est distinctement celle de Lee Daniels. Andra Day offre une performance percutante dans le rôle de Billie Holiday, incarnant Ebony, une mère célibataire aux prises avec les défis d’élever trois enfants – Shante (Demi Singleton), Nate (Caleb McLaughlin) et le jeune Dre (Anthony B. Jenkins) – sur un plan serré. budget, ses nerfs étaient à vif après des années de tension. Son mari est en mission en Irak.

Ebony, qui a purgé une peine de prison en raison de son caractère colérique, semble actuellement plus sobre qu’autrement. Cependant, même lorsqu’elle ne boit pas, elle continue de se déchaîner, par exemple en frappant Dre à table pour une question insignifiante concernant le lait. Ebony est-elle similaire à Mary, la mère dure incarnée par Mo’Nique dans « Precious » ? Pas entièrement, mais il existe quelques similitudes. Elle présente des moments de cruauté, mais elle montre également un côté protecteur, attaquant un tyran vivant à proximité.

Daniels veut nous faire comprendre qu’Ebony sert de canal aux pressions persistantes de l’oppression économique et raciale dans sa vie, créant en elle une tension constante et bouillante. Le film n’excuse pas ses actes, mais il souligne que ses luttes reflètent celles de la société dans son ensemble. Day livre une performance poignante dans le rôle d’Ebony, incarnant un personnage à la fois acéré et vulnérable, tel un pétard qui explose au visage gravé de misère. Monique joue le rôle de l’officier du DCS, scrutant méticuleusement Ebony, à la recherche de tout signe indiquant qu’elle chancelle et qu’elle pourrait potentiellement perdre ses enfants en conséquence.

Malgré la fureur intense de Day, la performance exceptionnelle dans « The Deliverance » appartient à Glenn Close dans le rôle de Berta, la mère d’Ebony, qui emménage avec eux après une vie réformée de la toxicomanie et de la foi, luttant désormais contre le cancer avec seulement des cheveux clairsemés sur la tête. . Pourtant, elle arbore des perruques blondes extravagantes et porte des tenues provocantes, flirtant à outrance. La relation de Berta avec sa fille est tendue, mais on ne peut nier qu’elle s’en soucie profondément. Il est intrigant de voir Glenn Close se déchaîner dans ce rôle qui, malgré son personnage plus grand que nature, présente une performance réfléchie qui fait même paraître son personnage dans « Hillbilly Elegy » sobre.

Dans le film, des comportements étranges se produisent parmi les enfants. Dre frappe à la porte du sous-sol et reste immobile, ressemblant à un zombie. À l’école, tous trois participent à des actes étranges et inquiétants impliquant des fluides corporels. Serait-ce leur façon d’exprimer le traumatisme de la violence domestique ? Ou pourraient-ils être possédés par des esprits ? Les deux possibilités font partie du mystère du film, mais lorsque le diable prend le contrôle et qu’un apôtre (anciennement connu comme un exorciste) interprété par Aunjanue Ellis-Taylor dans « Origin » arrive pour effectuer une délivrance, le récit se déroule. Daniels utilise des techniques classiques comme la lévitation, la décoloration de la peau et les membres en forme d’araignée qui sont un incontournable de ce genre depuis des années. Le problème est qu’Ebony affronte ses propres démons intérieurs, mais ces démons perdent leur intrigue lorsqu’ils deviennent symboliques plutôt que réels.

2024-08-16 19:47