En tant que cinéphile chevronné qui a passé plus de temps que je ne veux l’admettre dans les coins faiblement éclairés des cinémas de minuit du monde entier, « The Gesuidouz » de Kenichi Ugana est une bouffée d’air frais qui me convient parfaitement. Originaire du Japon mais qui résonne profondément auprès des amateurs de genre nord-américains, ce film est une ode à la créativité et à la découverte de soi enveloppée dans un emballage décalé et pince-sans-rire.
« The Gesuidouz » de Kenichi Ugana est une particularité charmante et pince-sans-rire centrée sur un groupe punk japonais. La chanteuse principale de 26 ans, Hanako (Natsuko), croit fermement qu’elle mourra à 27 ans, tout comme Jim Morrison et Kurt Cobain. À travers chaque scène, l’esprit sec et l’intensité musicale du groupe sont représentés visuellement de manière vivante, avec des touches visuelles vibrantes et sourdes qui font sortir l’humour de la morosité.
La production culmine dans un hommage doux et confiant à la créativité et à la découverte de sa voix à travers le cinéma de genre, avec une musique et des albums du groupe principalement inspirés des films d’horreur hollywoodiens. Le film est adapté à un spectateur spécifique. D’un côté, cela reflète distinctement la sensibilité japonaise, puisque Natsuko exprime l’état mélancolique de Hanako à travers des images introspectives et réfractées de se sentir confinée dans sa propre peau. Elle maintient une attitude froide pour la plupart, mais montre parfois une remarquable démonstration de chaleur. Au contraire, les amateurs de films de fin de soirée, particulièrement ceux qui fréquentent des événements comme le Fantasia Fest de Montréal et le Fantastic Fest d’Austin, se reconnaîtront non seulement visuellement mais spirituellement dans cette pièce. Le groupe Gesuidouz a acquis une reconnaissance internationale, avec des adeptes au Québec, et même parmi quelques réalisateurs de genre américains notables, qui font des apparitions divertissantes.
Avant de connaître le succès, le groupe a d’abord été aux prises avec de faibles ventes d’albums et la possibilité d’être abandonné par leur label. Face à ce danger, leur manager (Yuya Endo) leur a lancé un défi. En réalité, il s’agissait plutôt d’une exigence qu’Hanako extorquait au manager en utilisant ses compétences en matière de perceuse électrique. En conséquence, le groupe a déménagé dans une ferme rurale à condition de produire un nouveau single à succès. Durant leur séjour, Hanako s’est liée d’amitié avec la mère âgée du propriétaire de la ferme, qui n’a pas vraiment saisi l’attrait du groupe mais a été tout aussi captivée par leur créativité. Étonnamment, elle s’est avérée être pour eux une source d’encouragement inattendue.
Tout au long de cette période, Hanako et les autres membres du groupe, interprétés par un casting diversifié comprenant Leo Imamura, Yutaka Kyan et Rocko Zevenbergen (leur groupe nommé « Guesthouse »), conversent et abordent ce qui commence comme un remplaçant pour un journaliste spécifique. , qui les interroge à un moment particulièrement sombre. Cependant, la caméra assume progressivement un rôle plus symbolique en tant qu’entité observatrice et curieuse. Bien qu’immobile et souvent lointain, il les incite subtilement à se retrouver, et lors des moments de créativité, il zoome intensément sur leurs visages, incitant les acteurs à suraccentuer ces instants avant de se lancer dans des intermèdes musicaux accrocheurs.
De mon point de vue, le film mélange des éléments du réalisme magique d’une manière inhabituelle. Par exemple, un chien Shiba Inu qui parle sagement offre des conseils, et les chansons se matérialisent mystérieusement sous forme de cassettes parlantes. Ces particularités sont rarement reconnues, mais elles contribuent à l’humour sec du film, qui n’est pas sans rappeler le comportement stoïque d’Ouganda. À l’instar du style d’Aki Kaurismäki, cette approche sobre cache des scènes profondément émotionnelles.
Le film « The Gesuidouz » explore principalement les thèmes de la créativité à travers l’imitation et l’inspiration, à la manière du film punk suédois « We Are the Best! » remarquablement bien. Cependant, la perspective unique de l’Ouganda est ce qui distingue véritablement cette pièce. Le film se déroule de manière fluide, offrant une touche de profondeur dans ses moments décontractés qui en fait une expérience visuelle agréable et parfois rassurante, bien qu’elle s’adresse à un groupe démographique très spécialisé. Utiliser un langage cinématographique exclusif au groupe ne devient pas problématique tant qu’il remplit efficacement son objectif.
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2024-09-14 01:46