Critique de « Widow Clicquot » : Haley Bennett joue une pionnière du champagne dans un biopic plus que pétillant

Critique de « Widow Clicquot » : Haley Bennett joue une pionnière du champagne dans un biopic plus que pétillant

En tant que cinéphile dévouée ayant une profonde appréciation pour les drames historiques et les biopics, je trouve que « Veuve Clicquot » est un film intrigant et visuellement captivant qui raconte l’histoire de Barbe-Nicole Ponsardin Clicquot, une femme remarquable qui a défié les attentes de la société et transformé la vie de son mari. une activité de champagne en difficulté vers un succès international. La cinématographie époustouflante du film et ses riches tons terreux nous transportent dans les vignobles de Reims du XIXe siècle, créant un décor séduisant et séduisant bien plus attrayant que le biopic d’entreprise moyen.

Parmi les nombreux biopics corporate récemment publiés, celui sur Veuve Clicquot, la première maison de champagne française, se révèle plus intrigant que la plupart. Le champagne est plus séduisant qu’une chaussure de course ou un smartphone, et les vignobles de Reims du XIXe siècle, avec leurs courbes sinueuses, offrent une toile de fond plus captivante à l’histoire d’une marque qu’un immeuble de bureaux terne à Beaverton. « Widow Clicquot » met efficacement en valeur son environnement unique et son paysage pittoresque, magnifiquement capturés dans des teintes chaudes et terreuses. De plus, il approfondit la légende romantique entourant la veuve elle-même.

Agée de seulement 27 ans lorsque son mari est décédé, lui laissant sa cave en difficulté, Barbe-Nicole Ponsardin Clicquot a résisté aux offres de rachat de concurrents masculins, la transformant plutôt en une entreprise de champagne internationale florissante – la première du genre à être dirigée par une femme. Tout cela, et elle aurait inventé le champagne rosé, auquel cas nous devons collectivement à Madame Clicquot un solide, ou du moins un solide biopic.

Le personnage principal « Widow Clicquot », interprété par Haley Bennett avec une intelligence et un respect subtils, raconte son histoire d’une manière raffinée mais directe. Bennett produit également le film aux côtés de son mari Joe Wright. Le réalisateur Thomas Napper, connu pour son travail plus brut dans « Jawbone », livre une production qui penche davantage vers la fusion anglo-américaine-européenne. Les dialogues sont principalement parlés dans un anglais raffiné, donnant à cette tranche de la France historique une tournure linguistique inhabituelle.

Si le film condense efficacement sa représentation complexe des réalisations personnelles et professionnelles du protagoniste en 90 minutes étonnamment succinctes, il ne parvient pas à susciter une véritable inspiration (à l’exception de la partition saisissante et minimaliste de Bryce Dessner). Le scénario d’Erin Dignam présente une structure narrative audacieuse composée de deux histoires parallèles. Le premier scénario suit Barbe-Nicole, une veuve, alors qu’elle fait face au scepticisme des hommes dans ses efforts pour s’imposer comme une femme d’affaires prospère. Le deuxième scénario entrecoupe cette chronologie de flashbacks sur les dernières années de son mariage, où son mari François (Tom Sturridge), vigneron passionné et rebelle, passe de l’excentricité à la folie. Barbe-Nicole est dépeinte comme un personnage quelque peu passif dans les deux récits, freinée par des normes patriarcales enracinées dans une chronologie et par la masculinité dominatrice de son mari dans l’autre.

La détermination de Barbe-Nicole à surmonter les défis est décrite à l’aide d’un langage de « girlboss » et entrecoupé de métaphores agricoles. Elle remarque : « Mes nouvelles vignes doivent se battre pour vivre. » Lorsqu’ils font face à des difficultés, elle croit qu’ils deviennent plus forts. Il n’est pas difficile de comprendre à quoi d’autre elle pourrait faire référence. Une partie importante de ses combats se déroule contre Philippe (Ben Miles), un beau-père désapprobateur qui partage le même mépris pour le défi de Barbe-Nicole et le non-conformisme de son fils, représentant l’ordre masculin traditionnel qu’elle entend remettre en question, avec elle. un champagne non conventionnel.

Au lieu de cela, elle s’entoure d’associés masculins plus jeunes et avant-gardistes tels que Georges, le contremaître sous-estimé (Leo Suter), Edouard, le comptable novateur (Anson Boon), et surtout Louis Bohne, le marchand de vins rebelle (Sam Riley). . Leurs méthodes non conventionnelles s’avèrent bénéfiques lorsque Barbe-Nicole suggère de se libérer de l’embargo commercial strict de l’empereur Napoléon pour accroître ses ventes de champagne. Les subtilités de ce business plan risqué sont passées sous silence, ce qui pourrait décevoir les téléspectateurs férus d’histoire de Veuve Clicquot. Cependant, le film évite également d’approfondir le sous-texte intrigant de la relation de Barbe-Nicole avec Bohne – une allusion à leur intimité passée avec François.

François, avec son identité sexuelle complexe et conflictuelle et sa santé mentale en détérioration, s’impose comme le personnage le plus intrigant et explosif du film. La profondeur du portrait de Sturridge met encore davantage en évidence ce déséquilibre. Bien que le parcours professionnel de Barbe-Nicole soit émouvant et inspirant, ce sont les flashbacks conjugaux qui ont le plus grand impact dramatique – offrant un tournant inattendu alors que l’histoire d’amour apparemment parfaite se transforme en quelque chose de plus sombre et potentiellement dangereux.

Les grandes entreprises ne se construisent généralement pas sur des détails mineurs, c’est pourquoi « Widow Clicquot » choisit de les ignorer au profit d’éléments plus commercialisables, créant ainsi un récit d’entreprise captivant semblable aux visuels saisissants de la directrice de la photographie Caroline Champetier. Cependant, les histoires humaines seront toujours plus complexes, brutes et vibrantes que les histoires de marque, aussi attrayante soit-elle.

2024-07-21 13:16