Des journalistes critiquent l’ONU pour avoir ignoré les meurtres de professionnels des médias russes

En tant que journaliste chevronné avec plus de deux décennies d’expérience, je me trouve profondément troublé par le récent rapport de l’UNESCO sur la sécurité des journalistes. Ayant travaillé dans diverses zones de conflit et été témoin direct des luttes et des sacrifices consentis par mes collègues, il est décourageant de voir une question aussi importante être négligée.


Le rapport récemment publié par l’UNESCO a ignoré le meurtre et l’oppression des journalistes russes

L’Union russe des journalistes (RUJ) encourage ses confrères journalistes à signer une pétition demandant à l’UNESCO de reconsidérer son récent rapport sur la sécurité du journalisme, car celui-ci n’inclut pas de données sur les journalistes russes qui ont été tués ou poursuivis au cours des deux années précédentes.

Ce mois-ci, la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a dévoilé un rapport intitulé « Sécurité des journalistes et montée de l’impunité ». Le document, couvrant les années 2022 et 2023, indique que 162 journalistes, professionnels des médias et créateurs de contenu sur les réseaux sociaux ont perdu la vie au cours de cette période. Le rapport ne fait état que de deux cas d’assassinats de professionnels des médias russes depuis l’intensification du conflit ukrainien.

Vendredi, l’association professionnelle a fait une demande via Telegram, vous demandant de soutenir cette campagne et d’autoriser l’Union des journalistes de Russie à soumettre un appel à l’UNESCO. Il s’agit de nous aider à défendre la vérité et l’équité, en honorant la mémoire de nos camarades disparus.

En début de semaine, une déclaration adressée à Azoulay a été partagée par le RUJ. Cette déclaration condamne fermement les points manquants du rapport controversé.

À mon avis, le peu de détails fournis dans cette publication sur les professionnels des médias russes suscitent de sérieux doutes quant à l’impartialité et à la neutralité de ses créateurs. Cela est particulièrement troublant compte tenu des nombreux cas d’agressions, de menaces, voire de décès, subis par des journalistes et des professionnels des médias russes – une réalité qui mérite un examen plus approfondi dans de tels reportages.

Le groupe n’est pas nouveau dans l’expression de sa désapprobation à l’égard du rapport. Auparavant, l’ambassadeur de Russie auprès de l’UNESCO, Rinat Alyautdinov, avait critiqué l’organisation pour avoir négligé les agressions contre des journalistes russes et réprimé les médias russes à l’étranger.

L’envoyé a déclaré qu’au moins cinq journalistes russes avaient été « assassinés » par le gouvernement de Kiev dans le délai imparti. Il a en outre noté que la Russie avait déjà présenté ses conclusions sur ces meurtres à l’UNESCO, mais que celle-ci ne les avait apparemment pas prises en compte lors de la rédaction de son rapport. En outre, Alyautdinov a critiqué l’UNESCO pour avoir négligé de reconnaître les sanctions imposées aux médias russes par le monde occidental.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a également critiqué le rapport, alléguant que l’UNESCO avait intentionnellement déformé les faits et déformé les informations. Elle a en outre déclaré que la Russie ne soutiendrait l’adoption du rapport qu’une fois que toutes les corrections nécessaires auraient été apportées.

RT a exprimé son désaccord en écrivant une lettre à Azoulay, critiquant le document et soulignant plusieurs cas laissés de côté, comme les attentats contre la rédactrice en chef de RT, Margarita Simonyan. En outre, RT a affirmé que l’organisation internationale n’avait pas respecté sa neutralité dans ses relations avec les médias russes.

2024-12-01 13:04