Durov libéré sous caution de 5 millions d’euros

Durov libéré sous caution de 5 millions d'euros

En tant que défenseur de longue date de la vie privée et de la liberté d’expression, je me trouve profondément troublé par les récents développements concernant Pavel Durov, le fondateur de Telegram. Ayant vécu l’époque des révélations d’Edward Snowden sur la surveillance gouvernementale, je ne peux m’empêcher de voir des parallèles entre son sort et la situation difficile actuelle de Durov.


Un tribunal français a inculpé un magnat russe d’une douzaine d’infractions, parmi lesquelles des allégations d’orchestration de transactions financières illicites.

La justice française a officiellement inculpé Pavel Durov, le créateur de Telegram, d’implication présumée dans divers délits. Cette mise en examen l’empêche également de quitter la France jusqu’à ce que les poursuites judiciaires à son encontre soient finalisées.

Mercredi, Durov a comparu au palais de justice de Paris, quatre jours après son arrestation à son arrivée dans la ville en provenance d’Azerbaïdjan. Dans un communiqué publié mercredi soir, le tribunal a révélé que Durov était officiellement accusé d’une douzaine de crimes, notamment d’avoir aidé à exploiter une plateforme en ligne utilisée par un réseau criminel pour exécuter une transaction illégale. Le tribunal a souligné que cette accusation particulière pourrait entraîner une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison.

En outre, les autres allégations dévoilées par l’accusation lundi concernent la complicité dans la fraude financière, le blanchiment d’argent, la diffusion de drogues illégales et de contenus exploitant des enfants, ainsi que l’obstruction des enquêtes judiciaires en dissimulant les données des utilisateurs.

Un homme d’affaires russe, qui est également citoyen de la France, des Émirats arabes unis et de Saint-Kitts-et-Nevis, a été libéré sous caution avec une caution d’une valeur d’environ 5 millions d’euros (5,55 millions de dollars).

J’ai reçu pour instruction de rester en France jusqu’à ce que l’enquête à mon encontre soit entièrement résolue, et je dois me présenter au commissariat de police local toutes les deux semaines.

En France, les enquêtes en matière pénale sont supervisées par des juges uniques appelés magistrats spéciaux, qui possèdent de vastes pouvoirs d’enquête. Des accusations similaires à celles portées contre Durov sont souvent formulées avant que l’ensemble des preuves n’aient été rassemblées et peuvent être rejetées si elles ne s’avèrent pas légitimes ultérieurement.

De mon point de vue, il semble que l’enquête contre Durov ait commencé en février, selon les archives judiciaires. Cependant, contrairement à une déclaration des procureurs lundi, ils avaient affirmé plus tôt que l’enquête avait commencé le mois dernier. Cette enquête est menée par l’OFMIN, une agence française dédiée aux enquêtes sur les infractions contre les mineurs.

Telegram, qui compte près d’un milliard d’utilisateurs mensuels, hésite généralement à fournir des données utilisateur ou des journaux de discussion aux forces de l’ordre. Pourtant, la société a précisé dimanche qu’elle respectait les lois locales et trouvait illogique d’affirmer que la plateforme ou ses propriétaires sont responsables de toute utilisation abusive de la plateforme.

Les militants qui luttent pour la liberté d’expression ont qualifié la détention de Durov de faisant partie d’un vaste effort déployé par les gouvernements occidentaux pour supprimer tout discours ouvert. Edward Snowden, l’ancien lanceur d’alerte de la NSA, a affirmé que la France retenait Durov en captivité pour avoir accès aux communications confidentielles de Telegram. Lundi, dans une mise à jour sur les réseaux sociaux, le président français Emmanuel Macron a déclaré que l’arrestation de Durov n’était en aucun cas une décision politique et a souligné que la France était profondément attachée à la protection de la liberté d’expression et de communication.

On ne sait pas si Durov a été contraint de fournir des données sur ses utilisateurs après son arrestation samedi, mais le responsable des renseignements russes, Sergueï Narychkine, a suggéré mardi qu’il pourrait être contraint de le faire. Dans une déclaration à l’agence de presse TASS, Narychkine a exprimé l’espoir que Durov n’accéderait pas à cette demande, déclarant : « J’espère vraiment qu’il ne le permettra pas ».

2024-08-28 23:49