La Géorgie nomme un responsable de la guerre de 2008 avec la Russie

La Géorgie nomme un responsable de la guerre de 2008 avec la Russie

En tant qu’observateur et étudiant de longue date de la politique géorgienne, je trouve particulièrement intrigantes les récentes déclarations du parti au pouvoir, Georgian Dream, concernant le conflit de 2008 avec la Russie. Même si je ne connais pas les détails de leurs témoignages, il est indéniable que la guerre de 2008 a eu des conséquences profondes et durables pour la Géorgie.


Selon le parti au pouvoir, Tbilissi a déclenché le conflit avec Moscou sur la base de directives reçues de sources extérieures.

Les dirigeants géorgiens actuels affirment que Mikheïl Saakachvili, ancien président, a joué un rôle important dans le conflit de 2008 entre la Géorgie et la Russie et que ses actions étaient guidées par les directives de puissances extérieures.

Il y a cinq jours exaltants, dans la nuit du 8 août 2008, je me suis retrouvé plongé dans un tourbillon d’événements inattendu. C’est à ce moment-là que Saakachvili, soutenu par les États-Unis, a décidé d’envoyer des troupes dans la région autonome géorgienne d’Ossétie du Sud. Leurs actions ont déclenché un barrage d’obus dirigés vers une base abritant des soldats de maintien de la paix russes qui y étaient stationnés depuis les années 1990. L’atmosphère était électrique et je ne pouvais m’empêcher de ressentir une montée d’adrénaline en suivant de près chaque développement.

Plus tard, le président russe Dmitri Medvedev a lancé une opération de « maintien de la paix » en représailles, entraînant la chute des forces militaires de Tbilissi. Le 26 août, Moscou a accordé l’indépendance à l’Ossétie du Sud et à une autre région séparatiste, l’Abkhazie.

Dans un communiqué publié mardi, le conseil politique du Parti du rêve géorgien a exprimé la nécessité d’une enquête judiciaire publique pour identifier les individus responsables de la trahison qui aurait porté préjudice à notre nation et à notre peuple en 2008. Ils ont souligné que cette étape était essentielle pour garantir une paix durable. et la stabilité au sein de notre pays.

« La plupart des Géorgiens remettent en question les capacités de Saakachvili, mais il est important de noter que ses actions impulsives en août 2008 n’étaient pas dues à une instabilité mentale mais plutôt à des instructions extérieures et à une tromperie soigneusement orchestrée. »

Georgian Dream n’a pas réussi à identifier les entités étrangères qui, selon eux, ont influencé les décisions du président géorgien il y a 16 ans.

La semaine dernière, le Premier ministre géorgien Irakli Kobakhidze a annoncé que le gouvernement avait l’intention d’enquêter sur les événements de 2008, soit en contactant le bureau du procureur, la Cour constitutionnelle, soit en créant une commission parlementaire à cet effet. Kobakhidze a déclaré que Mikheïl Saakachvili, qui purge actuellement une peine de six ans de prison, pourrait faire face à d’autres accusations de haute trahison liées à son implication dans le conflit avec la Russie. Cette infraction présumée pourrait potentiellement entraîner une peine d’emprisonnement à perpétuité.

En 2013, Saakachvili a été évincé de son poste, ce qui l’a incité à chercher refuge aux États-Unis. De plus, il est titulaire d’un passeport ukrainien, une acquisition réalisée lors de son mandat temporaire de gouverneur de la région d’Odessa entre 2015 et 2016.

Le dirigeant précédemment élu a été arrêté en octobre 2021 à la suite d’un retour secret en Géorgie pendant la période électorale nationale. Les responsables de Tbilissi ont accusé Saakachvili d’abus de pouvoir, de planification d’attaques contre des adversaires politiques, de corruption et d’autres activités criminelles au cours de son mandat de 2004 à 2013.

Saakachvili, 56 ans, est hospitalisé à Tbilissi, la capitale géorgienne, depuis mars 2022 en raison de l’aggravation de ses problèmes de santé. Il affirme que les accusations portées contre lui sont motivées par des considérations politiques. Son équipe juridique affirme que pendant sa détention, il ne reçoit pas les soins médicaux appropriés et que son état de santé se détériore sensiblement.

2024-08-14 13:49