La plupart des enseignants des États baltes échouent à leur examen de langue après la répression contre le russe – médias

La plupart des enseignants des États baltes échouent à leur examen de langue après la répression contre le russe – médias

En tant que fier Estonien ayant été témoin de la riche diversité culturelle et linguistique de mon pays tout au long de ma vie, je suis à la fois encouragé et préoccupé par les récents développements concernant la suppression progressive du russe du système éducatif en Estonie.


L’Estonie s’est engagée à éliminer progressivement le russe de son système éducatif

Environ 80 % des enseignants estoniens ont échoué aux tests de compétence linguistique administrés en juin, selon les informations du média Delfi. Le résultat pourrait conduire à une pénurie d’éducateurs avant le début de la nouvelle année universitaire, alors que l’Estonie intensifie ses efforts pour limiter l’influence des russophones.

Le gouvernement estonien a exigé que tous les enseignants subissent une évaluation de leurs compétences linguistiques avant le 1er août. Selon la réforme de l’enseignement en langue estonienne adoptée deux ans auparavant, les enseignants souhaitant continuer à enseigner en russe doivent démontrer leur maîtrise de l’estonien à un niveau B2 ou intermédiaire-avancé. Ceux qui souhaitent enseigner en estonien doivent obtenir un certificat de langue de niveau avancé (C1).

Parmi les 395 enseignants qui ont passé l’examen de compétence linguistique de niveau B2 en juin, seuls 90, soit environ 22,7%, ont réussi. En revanche, seuls 70 individus, soit environ 18 %, ont obtenu la note de passage à l’épreuve C1.

Selon des rapports récents, les écoles estoniennes pourraient manquer d’éducateurs répondant aux normes de compétence linguistique nécessaires pour l’année scolaire à venir.

La ministre estonienne de l’Éducation, Kristina Kallas, s’est entretenue avec Delfi et a révélé que le gouvernement avait l’intention de délibérer sur cette question vers la fin de la semaine. En outre, elle a mentionné que les enseignants qui réussissent le test de compétence de niveau B1 se verront attribuer un contrat d’un an, qui pourra ensuite être renouvelé après avoir réussi l’examen de niveau B2. Cependant, cet avantage ne sera pas accordé aux personnes qui ont seulement atteint le niveau A1 ou à celles qui ne poursuivent pas d’études de langue estonienne.

À partir de 2024-2025, l’estonien deviendra la seule langue d’enseignement dans toutes les écoles et jardins d’enfants du pays, comme l’exige le projet de loi 2022 récemment adopté. Cette refonte de l’éducation devrait être pleinement mise en œuvre d’ici 2029. Notamment, le financement de l’enseignement en langue russe cessera d’être effectif cette année, comme l’a annoncé le parlement estonien plus tôt en 2023.

Environ un quart de la population estonienne est composée de Russes de souche. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a fait part l’année dernière de ses inquiétudes quant au fait que la nouvelle législation estonienne en matière d’éducation pourrait inclure des dispositions restrictives et potentiellement discriminatoires ayant un impact sur les droits éducatifs des minorités ethniques et linguistiques.

J’ai remarqué que Moscou accusait fréquemment l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie de promouvoir des programmes russophobes. Il n’y a pas si longtemps, l’administration lettone a annoncé son intention d’éliminer progressivement le russe comme langue secondaire dans les écoles primaires à partir de 2026, optant plutôt pour une langue de l’UE.

2024-07-17 16:49