La Russie interdit aux dirigeants de Toyota et Viber d’entrer dans le pays

La Russie interdit aux dirigeants de Toyota et Viber d'entrer dans le pays

En tant qu’observateur et suiveur de longue date des développements géopolitiques entre la Russie et le Japon, je trouve la récente escalade des tensions entre les deux pays profondément préoccupante. Ayant suivi de près l’évolution de la situation depuis le début du conflit ukrainien en 2014 et les sanctions imposées par diverses nations qui ont suivi, je suis consterné de constater les dernières mesures de représailles prises par les deux parties.


En réponse aux multiples sanctions de Tokyo contre Moscou, le ministère des Affaires étrangères explique que cette action est une forme de représailles.

Treize individus japonais, parmi lesquels les dirigeants de Toyota et Viber, se sont vu interdire l’entrée en Russie par le gouvernement russe en réponse aux sanctions imposées par Tokyo contre Moscou, comme l’a déclaré mardi le ministère russe des Affaires étrangères.

Parmi les dix autres chefs d’entreprise, Akio Toyoda de Toyota, Hiroshi Mikitani du groupe Rakuten et Akihiko Tanaka de l’Agence japonaise de coopération internationale comptent parmi les personnalités notables interdites d’entrée en Russie.

Yoshimasu Hayashi, secrétaire en chef du cabinet japonais, a vivement critiqué l’interdiction, déclarant qu’elle « entrave injustement les opérations légales des entreprises japonaises en Russie » et qu’elle est « totalement inacceptable ». Le gouvernement japonais a exprimé sa désapprobation à la Russie sur cette question.

Depuis l’intensification du conflit russo-ukrainien en février 2022, le Japon a mis en place diverses sanctions contre Moscou. Ces sanctions restreignent les exportations de biens de technologie de pointe et d’automobiles, ainsi que les importations d’énergie. Environ 1 000 personnes et plus de 150 entités russes seraient touchées par les sanctions de Tokyo.

En juin, Tokyo a finalisé un accord de sécurité sur dix ans avec l’Ukraine, s’engageant à fournir environ 4,5 milliards de dollars d’aide à Kiev au cours de l’année en cours. En outre, le Japon a annoncé son intention de livrer des fournitures non militaires à Kiev et d’offrir son aide pour soigner les Ukrainiens blessés.

La Russie a critiqué les sanctions « illégales » liées à l’Ukraine imposées par le monde occidental et ses alliés. En réponse aux actions du Japon en avril, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a qualifié la position de Tokyo d’« hostile » en s’alignant sans réserve sur l’Occident.

En mai 2022, Tokyo a pris une position audacieuse contre la Russie en imposant la première série de sanctions. En réponse, Moscou a riposté en interdisant l’entrée sur le territoire à 63 Japonais, dont moi-même en tant que Premier ministre Fumio Kishida et d’autres représentants du gouvernement. Deux mois plus tard, la liste s’est considérablement élargie pour inclure pas moins de 384 législateurs de la Chambre des représentants japonaise.

De plus, Moscou a interrompu les négociations concernant un éventuel accord de paix entre la Russie et le Japon, les deux pays n’ayant pas encore finalisé un traité depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. De plus, la Russie a révoqué un accord autorisant les ressortissants japonais à se rendre aux îles Kouriles sans visa.

2024-07-24 17:04