Le nouveau chef du Fonds saoudien pour le cinéma, doté de 100 millions de dollars, parle de la nécessité d’investir dans la production et les infrastructures

Le nouveau chef du Fonds saoudien pour le cinéma, doté de 100 millions de dollars, parle de la nécessité d'investir dans la production et les infrastructures

En tant que fervent adepte de l’industrie cinématographique mondiale, je suis profondément impressionné par les mesures stratégiques prises par l’Arabie saoudite, en particulier avec le lancement de son fonds cinématographique de 100 millions de dollars, le Saudi Film Fund. Cette initiative, menée par des vétérans de l’industrie comme Redha Alhaidar, ancien président de la Commission générale des médias audiovisuels et actuel président de RMA Ventures, change non seulement la donne pour l’industrie cinématographique locale, mais aussi une lueur d’opportunité pour les studios mondiaux.


En septembre, l’Arabie saoudite a dévoilé un fonds d’investissement cinématographique de 100 millions de dollars dans le but d’inviter les studios de cinéma internationaux à contribuer, stimulant ainsi le secteur cinématographique national en plein essor dans le pays.

Le Saudi Film Fund, également connu sous ce nom, s’associe pour un investissement de 40% à la banque d’investissement MEFIC Capital et à Roaa Media Ventures, une holding spécialisée qui lui sert de partenaire technique, en collaboration avec le Saudi Cultural Development Fund.

L’annonce du fonds coïncide avec le début de la deuxième conférence Saudi Film Confex, qui se tiendra à Riyad du 9 au 12 octobre. Environ 130 professionnels de l’industrie cinématographique locale, régionale et internationale, spécialisés dans la production, l’exploitation et la construction de studios, participeront à cet événement.

Avant de participer à Saudi Film Confex, j’ai eu une conversation intéressante avec Redha Alhaidar, président de RMA Ventures. Il a souligné que depuis que le royaume a assoupli ses restrictions religieuses sur les cinémas en 2018 et a commencé à développer l’industrie cinématographique saoudienne, le calibre des projets locaux s’est considérablement amélioré. Il pense que cette tendance positive persistera alors que nous assistons à une vague de talents inexploités entrant dans le domaine, maintenant qu’ils réalisent que l’écosystème est solidaire et accueillant.

Alhaidar, qui occupait auparavant le poste de président de la Commission générale des médias audiovisuels (GCAM), sert désormais d’organisme de réglementation de l’industrie des médias en Arabie Saoudite, a répondu aux questions d’EbMaster concernant les subtilités du Fonds cinématographique saoudien révolutionnaire.

Pourriez-vous expliquer les caractéristiques essentielles du fonds puisqu’il se concentre sur l’investissement dans deux domaines : les infrastructures médiatiques et les projets de production, d’après ce que je comprends ?

En tant que critique de cinéma avisé, je me lance dans une double aventure passionnante dans le domaine des investissements dans l’industrie cinématographique. Ce voyage englobe deux aspects distincts mais étroitement liés : l’infrastructure médiatique et la production.

Pouvez-vous m’en dire plus sur l’aspect infrastructure saoudien ?

Essentiellement, lorsque nous parlons d’infrastructure dans ce contexte, nous faisons référence au réseau ou au système qui soutient les opérations au sein de l’industrie des médias, en nous concentrant spécifiquement sur les aspects qui améliorent la qualité de la production. Dans le contexte saoudien, cela pourrait impliquer d’investir dans des entreprises locales proposant des services logistiques, de post-production, d’équipement ou toute autre opportunité qui semble prometteuse. En outre, cela pourrait impliquer de former des partenariats avec des entreprises internationales pour établir leur présence en Arabie Saoudite, à condition que ces initiatives contribuent positivement à la croissance et au développement de notre écosystème de l’industrie médiatique.

Et dans quoi cherchez-vous à investir du côté de la production ?

Le critère numéro un pour nous est la viabilité commerciale. Est-ce que cela va apporter un retour ou pas ?

Nous examinons quatre catégories de contenus : les films, les séries, les documentaires et l’animation. Tout ce qui rentre dans ces classifications est ce que nous considérons. Pour les projets cinématographiques locaux et régionaux, ils doivent répondre à nos critères. Cependant, nous comprenons que l’offre actuelle pourrait être limitée et que les possibilités de ces projets pourraient en être encore à leurs balbutiements. Par conséquent, nous explorerons également les opportunités internationales où il existe un plus grand potentiel de succès commercial.

Pour être plus clair, ces investissements en production se limitent-ils aux films produits en Arabie Saoudite, ou s’étendent-ils également aux projets tournés ailleurs ?

Notre objectif principal est de réaliser des projets en Arabie Saoudite. Cependant, si des perspectives que nous jugeons stratégiquement importantes ou extrêmement attractives sur le plan commercial se présentent, nous envisagerons certainement également ces options. Essentiellement, nous sommes également ouverts à des projets allant au-delà de ceux tournés en Arabie Saoudite.

Y a-t-il un plafond d’investissement pour chaque projet ?

Absolument. Pour être plus clair, notre organisation gère un portefeuille de 100 millions de dollars. Même s’il s’agit d’un montant important, il est important de se rappeler qu’il n’est pas illimité. C’est pourquoi nous faisons preuve de prudence lorsque nous investissons dans des projets. De manière générale, notre investissement constituera probablement une plus petite partie du projet et nous avons tendance à éviter les initiatives à grande échelle à moins que notre contribution soit minime.

Quel type de retour sur investissement cherchez-vous à obtenir ?

Normalement, notre objectif se situe autour de 20 %, ce qui est assez courant comme rendement typique dans ce contexte.

Ayant fait ses débuts récemment en septembre, je suis curieux de savoir si vous pourriez partager quelques idées sur la réaction d’Hollywood jusqu’à présent ?

En effet, c’est assez conséquent. Nous avons été approchés par quelques maisons de production basées à Hollywood et je trouve certaines des idées qu’elles ont présentées plutôt intrigantes. C’est pourquoi nous examinons et considérons actuellement ces projets potentiels.

2024-10-04 19:23