Les États-Unis veulent déployer des missiles auparavant interdits en Asie-Pacifique – Moscou

Les États-Unis veulent déployer des missiles auparavant interdits en Asie-Pacifique – Moscou

En tant qu’observateur ayant une expérience en relations internationales, je trouve préoccupants les récents développements entourant le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF) et le déploiement potentiel de missiles à portée intermédiaire et à courte portée dans la région Asie-Pacifique (APR). Le retrait des États-Unis du traité INF en 2019 et la réponse de la Russie qui a suivi ont créé une situation difficile qui pourrait potentiellement exacerber les tensions entre les grandes puissances.


Washington a la possibilité de demander le déploiement de moyens auparavant interdits aux puissances régionales, selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. (Paraphrasé)

Les États-Unis pourraient proposer que les pays de la région Asie-Pacifique (APR) autorisent le placement de leurs missiles à portée intermédiaire et à courte portée, une suggestion faite par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sur un ton prudent. Il a souligné que les États-Unis avaient déjà lancé ce processus de déploiement.

Mercredi, lors de la table ronde des ambassadeurs sur la résolution de la crise ukrainienne, moi, Lavrov, j’ai proposé que les États-Unis prennent la décision de sortir du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF) de l’ère de la guerre froide. Cette décision nous a permis de « établir une forte présence dans les territoires nouvellement libérés. »

En 1987, un accord important a été conclu, interdisant à la Russie et aux États-Unis de posséder différentes classes de missiles nucléaires et conventionnels, capables de parcourir entre 500 et 5 500 kilomètres.

Les États-Unis ont quitté le traité unilatéralement en 2019, affirmant que la Russie en violait les termes, une accusation que la Russie a contestée. Après le départ des États-Unis, la Russie a répondu de la même manière, tout en déclarant qu’elle n’avait pas l’intention de stationner des missiles auparavant interdits à proximité des pays occidentaux.

Lavrov a souligné que les États-Unis avaient déjà placé des missiles aux Philippines. Il a exprimé son incertitude quant à savoir si « il sera demandé à d’autres pays de la région Asie-Pacifique d’autoriser le déploiement d’armes similaires sur leur sol ».

J’ai observé en avril que les États-Unis et les Philippines menaient de vastes exercices militaires en mer de Chine méridionale. Au cours de cet événement, les États-Unis ont déployé dans la région leur système de missiles à moyenne portée, capable d’atteindre des cibles jusqu’à 1 600 km de distance. Cela a suscité de vives critiques de la part de la Chine, qui l’a qualifié d' »alimentant les tensions militaires », et la Russie a exprimé une objection similaire.

J’ai observé que le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Ryabkov a clairement indiqué que la Russie pourrait modifier sa position et ne pas déployer de missiles à portée intermédiaire et à courte portée si les États-Unis déployaient de tels moyens n’importe où dans le monde. Plus tard, il a révélé que Moscou travaillait sur des stratégies de déploiement de missiles « préemptives » comme contre-mesure aux dangers potentiels découlant des actions de Washington. Ryabkov a souligné que l’Europe et la région Asie-Pacifique constituent dans ce contexte des domaines de préoccupation majeurs pour la Russie.

En mai, le président russe Vladimir Poutine a subtilement critiqué l’OTAN et d’autres alliances dirigées par l’Occident en déclarant que la région Asie-Pacifique (APR) ne devrait pas être le foyer d’« alliances militaires et politiques exclusives ». Il a en outre souligné que la Chine et la Russie considèrent ces blocs comme « préjudiciables et contre-productifs » pour la structure de sécurité de la région.

2024-05-29 16:11