Les gens qui disent aimer le plus le cinéma reviendront-ils au cinéma ?

Les gens qui disent aimer le plus le cinéma reviendront-ils au cinéma ?

En tant que critique de cinéma chevronné avec des décennies d’expérience à mon actif, je dois dire que cet été m’a donné l’impression d’être un peu comme une balançoire : en haut un instant, en bas l’autre. Les succès dont nous avons été témoins sont certainement des raisons de se réjouir, mais l’ombre persistante du déficit du box-office de 2023 jette une ambiance pensive sur l’industrie.


Alors que la saison cinématographique estivale tire à sa fin, de nombreuses spéculations circulent sur l’avenir du cinéma. Les initiés de l’industrie sont occupés à analyser les données pour prédire ce qui nous attend. Sommes-nous optimistes ou inquiets quant à l’avenir du cinéma ? Peut-être un mélange des deux.

En tant que cinéphile de longue date ayant grandi en regardant des classiques comme « Star Wars » et « E.T. », je dois dire que la programmation des superproductions de l’été 2021 a été tout simplement passionnante ! Du bourré d’action « Deadpool & Wolverine » au réconfortant « A Quiet Place: Day One », ces films ont apporté un sentiment de nostalgie et d’excitation que je n’avais pas ressenti depuis des années. C’est un témoignage du pouvoir durable du cinéma et cela me rappelle pourquoi je suis tombé amoureux des films en premier lieu. Alors, continuons à vendre ces billets et à faire éclater le pop-corn !

Cependant… même si les recettes totales du box-office n’atteignent pas celles de 2023, cela incite à la prudence. Néanmoins, les effets de la grève ont été évidents cet été car l’offre était insuffisante pour répondre à la demande. C’est en fait une nouvelle positive. Cela indique que le désir d’expériences cinématographiques reste fort et que la situation peut s’améliorer en 2025.

En regardant de loin, il est clair qu’une tranche significative reste absente si l’on considère l’ensemble du diagramme circulaire représentant la fréquentation des cinémas.

Dans les années 90, lorsque les films à succès dominaient et que le cinéma indépendant avait également un impact significatif, j’avais clairement mes groupes préférés à soutenir chaque semaine. Même si j’ai pu parfois considérer les cinéphiles grand public comme des « méchants », ceux qui assistaient à des films indépendants ou étrangers d’aventure étaient « les héros ». Le premier groupe a alimenté notre désir d’évasion, tandis que le second a contribué au maintien du cinéma comme forme d’art. Cette perspective peut paraître élitiste ou injuste, mais c’était mon point de vue personnel à l’époque.

Il est surprenant de constater que les rôles ont été inversés. Pour moi, les films comme « Inside Out 2 » et « Le Royaume de la planète des singes », qui ont connu du succès cet été, semblent désormais être les protagonistes. Ce sont eux qui font prospérer le cinéma, ou une forme de cinéma. Mais qu’en est-il des héros des années 90, ces cinéphiles courageux dont la passion a alimenté la croissance des films indépendants ? Ont-ils disparu ? Non, ils n’ont pas disparu, mais d’un seul coup, ils sont devenus des antagonistes. C’est parce que ce sont eux qui choisissent de rester à la maison.

Il est communément admis que des facteurs tels que les services de streaming, l’impact persistant de la pandémie, les téléviseurs domestiques plus grands et les longues avant-premières en salle façonnent considérablement notre culture. Cependant, il est important de se rappeler que cette vérité perçue pourrait être plus flexible qu’on ne le pense. Contrairement à la croyance populaire, un nombre important de personnes, dont beaucoup possèdent de grands téléviseurs à la maison, continuent de fréquenter les salles de cinéma. La question intrigante ici est la suivante : pourquoi n’y a-t-il pas plus de cinéphiles parmi ceux qui fréquentent les cinémas ?

À l’approche de la saison cinématographique d’automne (avec des festivals, des récompenses et des films de haute qualité à l’horizon !), nous nous préparons à regarder certains des meilleurs films de l’année. Cependant, ces films rencontrent de plus en plus de difficultés au box-office. L’année dernière, par exemple, « Killers of the Flower Moon » et plus tôt dans l’année « Air » ont réussi à attirer le public, mais de nombreux blockbusters attendus comme « Poor Things », « Priscilla », « Anatomy of a Fall » ou même « Tár », de l’année précédente, est devenu un film de niche qui fait le buzz.

En tant que passionné de cinéma, je crois fermement que nous avons besoin d’une nouvelle perspective sur ce que représente réellement le cinéma commercial. Bien sûr, cela englobe l’action, le drame, l’horreur et la comédie – pensez au frisson d’un Twister ou au charme d’un super-héros Marvel. Mais n’oublions pas le pouvoir du drame, un genre qui peut donner à même deux personnes dans une pièce une sensation aussi grandiose que le grand écran lui-même. Regardez le succès obtenu par « It Ends with Us » : cela témoigne du potentiel que le drame recèle lorsqu’il est mis sous les projecteurs.

En tant que passionné de cinéma, je ne peux m’empêcher de remarquer le paysage changeant de notre industrie bien-aimée. Les studios sont aux prises avec la hausse des coûts de production et le déclin de Peak TV, qui revitalisait autrefois le cinéma. Mais cet été a indéniablement confirmé que le cinéma reste un trésor recherché. La question cruciale qui préoccupe tout le monde – pas seulement aujourd’hui mais aussi pour les deux prochaines décennies – est la suivante : à quoi ressemblera un film dans le futur ? Il est grand temps pour nous, fervents cinéphiles, de démontrer notre affection en revisitant une nouvelle fois le grand écran.

2024-08-18 01:16