L’icône de la pop Peaches et la cinéaste Marie Losier décentralisent le cool avec le documentaire de Venise « Peaches Goes Bananas »

L'icône de la pop Peaches et la cinéaste Marie Losier décentralisent le cool avec le documentaire de Venise « Peaches Goes Bananas »

En tant que cinéphile ayant été témoin de l’évolution du cinéma indépendant au cours des dernières décennies, je dois dire que « Peaches Goes Bananas » est un ajout rafraîchissant et unique au genre documentaire. Le voyage de 17 ans capturé par Marie Losier offre un aperçu intime de la vie et du talent artistique de l’icône pop Peaches, offrant un portrait brut et non conventionnel qui ressemble plus à une peinture qu’à un documentaire traditionnel.


Le chemin vers la Mostra de Venise de cette année est en marche depuis près de deux décennies pour la documentariste Marie Losier et l’icône pop Peaches (Merrill Nisker). Leur rencontre dans les coulisses d’un spectacle a incité Losier à capturer le musicien avec sa caméra Bolex et elle a continué à filmer sans interruption pendant 17 ans.

En tant que cinéphile passionnée, je suis ravie de vous annoncer que le résultat de mon dernier projet s’intitule « Peaches Goes Bananas », un documentaire profondément personnel et décalé. Cette pièce unique fera sa première dans la barre latérale des Venice Days, offrant une expérience cinématographique extraordinaire.

Ce prochain projet est le deuxième centré sur Peaches à être présenté dans les festivals de cinéma cette année, précédé par « The Teaches of Peaches » réalisé par Philipp Fussenegger et Judy Landkammer à Berlin. Le chanteur souligne toutefois qu’il n’y a aucun lien entre ces deux projets.

« Nisker explique à EbMaster que les projets diffèrent considérablement », a-t-il déclaré. « L’un est essentiellement un instantané d’un album spécifique à son moment, alors que le film de Marie n’est pas vraiment un documentaire à mon avis. Il s’agit plutôt d’une représentation artistique, d’un portrait. Marie se passionne pour un artiste puis suit son propre chemin créatif. « .

« Selon la réalisatrice Marie Losier, le film explore fortement le lien entre la forme physique et l’expression artistique. Il démontre que les corps à différents stades de la vie et à différents âges ont la capacité de générer un attrait esthétique. De plus, ce film est conçu pour plonger les spectateurs dans son musique à un niveau tactile.

Le réalisateur a réalisé cet effet à l’aide d’une caméra portative sans capacité d’enregistrement sonore.

Selon Losier, « [L’utilisation d’une Bolex] est remplie de moments inattendus ». Il explique que puisque vous ne pouvez pas voir ce que vous enregistrez, vous devez vous engager pleinement dans le présent tout en restant concentré, ne découvrant diverses surprises qu’en visionnant les images. Cette méthode de réalisation, note-t-il, est unique, pleine de défis et d’imprévus, qu’il trouve captivante.

« Elle poursuit en expliquant que distinguer le son des visuels peut être tout aussi crucial que les visuels eux-mêmes. En n’utilisant pas de son synchronisé pendant la réalisation d’un film, vous débloquez tout un royaume de possibilités créatives. »

L'icône de la pop Peaches et la cinéaste Marie Losier décentralisent le cool avec le documentaire de Venise « Peaches Goes Bananas »

En plongeant dans les collections privées d’un musicien, le film offre un nouvel aperçu de la méthode créative unique de Nisker. Bien avant de devenir une icône berlinoise, la jeune chanteuse enseignait la musique aux tout-petits de Toronto. Elle décrit cette expérience comme une épreuve enflammée au cours de laquelle son personnage sur scène en tant que Peaches a été façonné.

Selon Nisker, les spectateurs aiment se sentir impliqués dans le spectacle, comme s’ils possédaient un savoir secret. Cependant, ce n’est pas vrai, mais l’illusion de l’ignorance crée une expérience exaltante. C’est amusant de manipuler cette situation, par exemple en faisant semblant d’oublier de jouer sa chanson préférée. Le défi consiste à les impliquer sans leur permettre de dominer le spectacle.

Voir l’icône interpréter des comptines dans un cadre inhabituel, en particulier au milieu d’un public nettement plus jeune, était un autre moyen de « diluer l’attrait du facteur cool de la musique rock ».

Plutôt que de se concentrer sur les tropes typiques de Behind the Music, Losier met l’accent sur le lien fort de la chanteuse avec ses parents et sa sœur. Cette représentation s’écarte des conventions traditionnelles, mettant en valeur une profonde affection et dévotion. Cependant, l’amour apporte souvent du chagrin et de la perte – un sentiment intensifié par les problèmes de santé de la famille et la longue production du film qui s’étend sur 17 ans.

« En repensant aux images des années plus tard, j’ai réalisé à quel point Peaches regardait Suri avec intensité – quelque chose qui m’avait échappé sur le moment », explique Losier. « Cette découverte a rendu le processus de montage incroyablement poignant et émouvant pour moi, car j’étais si profondément impliqué. Je me suis senti obligé de gérer ces émotions avec habileté pour donner vie au film. »

Dans ce film, qui a été magnifiquement produit, la progression du temps devient un motif important – et la scène où l’artiste interagit avec ses propres parents met en évidence l’une des principales préoccupations de Nisker.

« Pour moi, favoriser le dialogue intergénérationnel et l’empathie est crucial en ce moment. J’ai remarqué que parfois, nos aînés – les parents et les grands-parents – peuvent incarner un esprit ‘punk’ plus que leurs enfants. Après tout, ils ont ont eux-mêmes vécu des bouleversements culturels, ce qui leur donne une compréhension unique de l’esprit rebelle ! »

En tant qu’artiste de scène, Peaches veut incarner cette attitude.

« Elle affirme que notre culture valorise les jeunes et leurs modèles, mais que ceux qui sont plus âgés aspirent désormais à leurs propres icônes. Ils disent : ‘Nous le voulons aussi, nous avons besoin de notre moment.’ Je voudrais donc souligner que le vieillissement et la ménopause ne signifient pas la fin, mais plutôt le début de quelque chose de nouveau – et c’est fantastique, par exemple, on n’a plus à s’inquiéter de porter du blanc.

L'icône de la pop Peaches et la cinéaste Marie Losier décentralisent le cool avec le documentaire de Venise « Peaches Goes Bananas »

2024-09-02 08:17