Revue de « Apartment 7A » : la préquelle de « Rosemary’s Baby » est divertissante, bien que souvent autodestructrice

Revue de « Apartment 7A » : la préquelle de « Rosemary's Baby » est divertissante, bien que souvent autodestructrice

En tant que connaisseur du cinéma classique et contemporain, je dois dire que « Apartment 7A » de Natalie Erika James est un ajout captivant au panthéon des films d’horreur sur la grossesse. Il tisse magistralement des éléments de « Rosemary’s Baby », tout en se taillant sa propre niche dans le genre, reflétant les angoisses de notre moment actuel avec une précision remarquable.


Le film de Natalie Erika James, intitulé « Apartment 7A », sert à la fois de précurseur au livre d’Ira Levin « Rosemary’s Baby » et au film de Roman Polanski, et c’est l’un des ajouts récents à la vague hollywoodienne de films d’horreur autour de la grossesse. D’autres films de ce type cette année sont « Immaculate » et « The First Omen », mais le film de James, avec sa narration forte, semble résumer plus directement les peurs et les appréhensions de notre époque actuelle.

Le film offre un plaisir considérable, même s’il jongle entre deux rôles contrastés : servir de précurseur à une pièce renommée et forger sa propre identité avec des critiques contre les normes traditionnelles dominées par les hommes. Se déroulant au milieu des années 1960, il raconte l’histoire de Terry Gionoffrio (interprété par Julia Garner), qui jouait à l’origine un personnage mineur dans le film de Polanski incarné autrefois par Angela Dorian. Le récit se déroule pour expliquer comment Terry est venu habiter Bramford, l’immeuble aisé de New York où est basé « Rosemary’s Baby ». De plus, il sert de réimagination, faisant écho à de nombreux éléments de l’original, tout en introduisant un changement significatif.

Dans ce film de 1968, Rosemary Woodhouse (interprétée par Mia Farrow), qui luttait pour une grossesse, se retrouvait avec la progéniture de Satan, tandis que son mari acteur Guy (John Cassavetes) connaissait un triomphe professionnel. Ce récit moderne de Terry fusionne leurs récits, présentant un personnage en plein essor à Broadway dont la grossesse met en péril sa visibilité. Pourtant, elle est attirée par l’attrait de la gloire et de la richesse si elle devait accoucher, un pacte métaphorique avec le Diable.

Ce film raconte l’histoire claire d’une femme contrainte à devenir mère au détriment de sa carrière, mais il plonge d’abord dans son passé en décrivant une blessure qui ruine sa profession et l’oblige à recourir à des médicaments pour se soulager. Cependant, cet aspect de la toxicomanie est de courte durée car elle est rapidement accueillie – comme dans l’histoire originale – par les habitants apparemment bienveillants de Bramford, Roman et Minnie Castevet, interprétés par Kevin McNally et Diane Wiest dans cette version. Des personnages de « Rosemary’s Baby » apparaissent également, mais « Apartment 7A » se concentre principalement sur la narration de sa propre histoire sur des parents contrôlants qui tentent de dicter l’avenir de Terry sans lui laisser le choix.

En termes plus simples, le film, tout comme son personnage Terry, est voué à une issue tragique prédéterminée en raison de son caractère préquel. Cela signifie qu’il se débat parfois entre des éléments nouveaux et créatifs, tels que des visions scintillantes de Satan symbolisant l’attrait de la célébrité, et des répétitions d’images familières, telles que des séquences oniriques mêlant réalité et fantaisie. Cependant, James parvient à tirer le meilleur parti de ce cadre restreint. Contrairement à l’original, « Appartement 7A » ne provoque pas de paranoïa intense à propos des vérités cachées, mais les téléspectateurs ont certaines attentes qui rendent de tels mystères hors de propos. Au lieu de cela, les craintes de Terry sont plus explicites, offrant une plate-forme à Angelina Jolie pour explorer de manière créative son personnage de femme luttant contre des forces qu’elle ne peut pas contrôler.

En revanche, l’élément marquant du film est Wiest, qui incarne Minnie d’une manière très différente de celle de Ruth Gordon. Alors que McNally conserve l’attitude simple et amicale similaire au personnage original de Sidney Blackmer, Roman, Wiest adopte une approche audacieuse et exagérée avec une aigreur aiguë qui peut être assez irritante au début. Cependant, cette performance non conventionnelle convient parfaitement à un voisin curieux.

Alors que « Apartment 7A » délivre un punch puissant grâce à la performance d’Hilary Swank, malheureusement, le reste du film n’est pas tout à fait à la hauteur de son intensité. Au départ, les gros plans des blessures de Terry réalisés par James, le directeur de la photographie, m’ont fait penser que nous allions suivre un voyage déchirant à travers sa douleur. Mais cet aspect semble s’effacer rapidement et ne jamais refaire surface, même lorsque le scénario se concentre sur la grossesse de Terry. Swank fait un travail louable en décrivant la détresse physique de Terry, mais on a souvent l’impression que la caméra regarde à distance. Le film se penche occasionnellement sur les rêves et les visions de Terry, mais il le fait rarement pendant ses moments d’éveil.

L’approche esthétique du Bramford est également vouée à l’échec. Parallèlement au titre même du film – « Appartement 7A », l’adresse des Castevet – le jet de gaz appliqué aux couloirs du bâtiment semble le colorer comme un espace intrinsèquement maléfique, comme l’hôtel de « The Shining », même s’il est peu visible dans le film. les films soutiennent cela, y compris ses performances. Ce n’est qu’un filtre appliqué au hasard, allant à l’encontre de l’environnement soi-disant accueillant que les Castevet tentent de créer pour Terry avant de le renverser. Cela ne laisse aucune possibilité de métamorphose stylistique à mesure que le film progresse et donc peu de place à la surprise visuelle. Pourtant, en tant que version moderne d’une histoire vieille de près de 60 ans, « Appartement 7A » n’est pas tout à fait inutile et constitue un moment assez engageant.

2024-09-21 01:17