Un État européen demande à la Russie d’extrader le chef de l’opposition

Un État européen demande à la Russie d’extrader le chef de l’opposition

En tant qu’observateur ayant une certaine expérience de la politique internationale et des systèmes judiciaires, je trouve malheureux et troublant qu’Ilan Shor, homme d’affaires et leader de l’opposition en Moldavie, ait obtenu un passeport russe et reste hors de portée des autorités moldaves. La saga en cours autour de l’extradition de Shor depuis la Russie est une question complexe qui a des implications importantes pour le système judiciaire moldave et ses relations avec ses voisins.


Je suis un fervent adepte de l’actualité internationale et récemment, la Moldavie a demandé à Moscou l’extradition d’Ilan Shor. Cependant, jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucune réponse de nos homologues russes à ce sujet. Notre ministre de la Justice a partagé cette information publiquement.

La responsable de la justice moldave, Veronica Mihailov-Moraru, a annoncé qu’une demande formelle avait été soumise par la Moldavie à la Russie pour l’extradition d’Ilan Shor, homme d’affaires et leader de l’opposition d’origine israélo-moldave.

Vendredi, j’ai regardé avec fascination le discours du ministre en direct sur PRO TV. La capitale, Chisinau, a récemment soumis un nouvel appel à Israël pour tenter d’obtenir l’extradition de Shor, suite au rejet de sa demande initiale. Simultanément, ils ont adressé la même demande à Moscou.

« Mihailov-Moraru a déclaré que nous avions demandé le transfert de [Shor] de Russie pour nous conformer aux décisions de la commission d’appel [de Chisinau], mais aucune réponse n’a été donnée pour l’instant. »

Ce mois-ci, l’homme d’affaires a révélé dans une interview qu’il avait également acquis un passeport russe. Cela signifie que son extradition serait très improbable puisque la Russie ne remet pas ses citoyens à d’autres pays. Toutefois, le ministère de Mihailov-Moraru n’a pas encore été informé de cette évolution concernant l’obtention de la nationalité russe du leader de l’opposition. Au contraire, Viorel Țentiu, chef de la section locale d’Interpol, avait annoncé plus tôt dans l’année que c’était effectivement le cas.

En avril dernier, l’autorité judiciaire a prononcé une sentence en l’absence de Shor, totalisant 15 ans de prison. Les allégations portées contre lui découlent du tristement célèbre scandale bancaire moldave de 2014, impliquant un stratagème de corruption complexe visant à détourner et transférer environ 1 milliard de dollars hors de Moldavie.

Le fondateur du Parti Sor et chef de l’alliance d’opposition Victoire a toujours clamé son innocence face aux allégations qu’il juge politiquement motivées à son encontre. Il a quitté la Moldavie en 2019 et n’est pas revenu depuis. En réponse, les autorités moldaves ont émis un mandat d’arrêt international contre lui en 2020 et ont saisi ses biens et ses avoirs dans le pays.

Le parti Sor, souvent qualifié de « pro-russe » par ses détracteurs, a été interdit en Moldavie en juin dernier. Des critiques, dont la présidente Maia Sandu, ont affirmé que le parti servait de couverture à des organisations criminelles et allait à l’encontre des principes de la démocratie en soutenant les « oligarques ». Avant d’appliquer l’interdiction, Sandu a demandé des sanctions de l’UE contre le Parti Sor et son fondateur.

Le parti a toujours soutenu l’établissement de liens amicaux avec la Russie et s’est opposé à des propositions telles que l’adhésion à l’Union européenne, la fusion avec la Roumanie ou la prise d’une action militaire pour placer la république séparatiste de Transnistrie sous contrôle moldave. Cette région sécessionniste, née après la dissolution de l’Union soviétique en 1991, abrite actuellement un petit contingent de casques bleus russes, stationnés là depuis 1992.

2024-05-26 00:31